La recherche et développement dans les secteurs biotech et biopharma belges est impressionnante. Maintenir un tel niveau nécessite cependant de dénicher de plus en plus de talents. Sylvie Ponchaut, Managing Director de BioWin
R&D à la pointe
La première raison du succès belge est l’excellence de la recherche de nos universités. La deuxième est la longue tradition dans le domaine pharma, avec des compagnies comme GSK, Janssen Pharmaceutica et UCB qui ont contribué à structurer le secteur. Ensuite, il y a aussi toutes les spin-offs universitaires et spin-outs de grandes firmes, qui constituent des accélérateurs de transfert de technologies. N’oublions pas non plus les hôpitaux, en particulier universitaires, à la pointe des essais cliniques.
La bonne santé du secteur exige une main-d’œuvre qualifiée de plus en plus nombreuse. Or, à ce jour, près de 700 places sont à pourvoir.
À ces multiples acteurs, s’ajoutent un climat propice en termes d’incitants financiers et une culture de la collaboration ouverte très prononcée entre des parties prenantes de toutes tailles et de tous horizons.
Faire face à la pénurie de main-d’œuvre
La bonne santé du secteur exige une main-d’œuvre qualifiée de plus en plus nombreuse. Or, à ce jour, près de 700 places sont à pourvoir ; dans les trois ans à venir, cela montera à plus de 2.500 équivalents temps plein.
Pour répondre à ce problème urgent extrêmement complexe, des solutions se développent, comme le recrutement à l’étranger. En Belgique, les acteurs de la formation déploient des solutions digitales innovantes : formations à distance depuis le début de la pandémie, recours à des technologies comme les jumeaux numériques ou la réalité augmentée, etc. Le double objectif est de former plus vite et d’ancrer plus profondément les savoirs.
À côté de ça, il faut également songer à faire évoluer les cursus universitaires. Le but n’est pas que les universités deviennent des centres de formation technique mais qu’elles s’adaptent aux évolutions fulgurantes du secteur et soient mieux connectées à la réalité de nos entreprises. Ce sera là un travail de longue haleine, auquel s’en ajoute un autre tout aussi fastidieux : stimuler les plus jeunes à s’orienter vers des études et carrières scientifiques et techniques. La reconversion professionnelle au sein des entreprises est une autre piste sur la table.