Plaisir sexuel, connaissance de soi, liberté et bien-être sont des notions intimement liées. La vision d’Alexandra Hubin, Docteur en Psychologie et Sexologue, fondatrice de la sexologie positive.
Tout d’abord, il est important de faire la différence entre sensation de plaisir et orgasme. Parfois, on reste tellement concentré sur l’orgasme qu’on en oublie de percevoir les différents plaisirs que notre corps a à nous offrir ; on entre dans un processus mécanique, alors que le simple fait de pouvoir ressentir des sensations agréables fait partie de notre équilibre psychique. Prendre soin de son corps tout en s’autorisant à prendre du plaisir – que ce soit en se masturbant, en ayant un rapport sexuel, en s’offrant un massage, en profitant des rayons du soleil ou en prenant une douche en pleine conscience – fait partie des démarches qui permettent de faire de notre corps un allié, et non une enveloppe corporelle qui favorise uniquement notre fonctionnement.
Lorsqu’ils sont désirés, ces moments de plaisir ont habituellement un impact sur la santé mentale. En effet, le plaisir implique la production de certaines hormones bénéfiques comme l’ocytocine, l’endorphine ou encore la dopamine. Libérées lors de caresses, par exemple, ces hormones ont un effet relaxant, énergisant, et procurent du bien-être.
Se libérer des injonctions
Malheureusement, la sexualité comporte encore beaucoup d’injonctions : celle de la fréquence des rapports sexuels, par exemple, qui insinue qu’on ne peut être épanoui que lorsqu’on a régulièrement des moments d’intimité. Étant donné que les bienfaits de ces moments ne sont perceptibles que lorsqu’on en a réellement envie, il est primordial d’être à l’écoute de son corps et de ses désirs. Il existe également des injonctions liées à la performance, comme quoi on devrait avoir des orgasmes multiples et terriblement intenses. Dans ce cas, il est essentiel de se rappeler que la perception du plaisir peut être variable : notre désir est fluctuant, et c’est sans doute ce qui en fait sa force et sa beauté.