La BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) touche environ 800.000 Belges, dont la moitié n’en sont probablement pas conscients bien qu’ils présentent des symptômes depuis longtemps. La réduction du volume pulmonaire offre un nouvel espoir à certains de ces patients.
Stephanie Everaerts
Cheffe de Clinique Adjointe en Pneumologie à l’UZ Leuven
Qu’est-ce que la BPCO?
« La BPCO apparaît généralement après une exposition fréquente à la fumée de cigarette, mais les substances nocives en contexte professionnel, la pollution atmosphérique et les problèmes pulmonaires à un jeune âge en augmentent le risque. Toutefois, tous les fumeurs ne développent pas de BPCO. Le facteur génétique joue également un rôle important », explique la Professeure Stephanie Everaerts, cheffe de clinique adjointe en pneumologie à l’UZ Leuven. « La BPCO provoque une inflammation des voies respiratoires et/ou des dommages aux alvéoles pulmonaires. Dans ce dernier cas, il s’agit d’emphysème pulmonaire. »
Deux possibilités pour réduire le volume pulmonaire
Chez les patients atteints d’emphysème pulmonaire chez qui une trop grande quantité d’air reste dans les poumons, la réduction du volume pulmonaire peut offrir une solution. « Ce traitement réduit l’hyperinflation dans les poumons, ce qui améliore la fonction pulmonaire et permet au patient réaliser des efforts plus facilement », déclare la Pr Everaerts. « Pour y parvenir, des valves endobronchiques peuvent être mises en place ou une opération d’élimination des parties les plus abîmées du poumon peut être pratiquée. Bien que les deux options soient très efficaces, la pose de valves est la moins invasive et entraîne un rétablissement plus rapide. De plus, ce traitement est réversible. »
La pose de valves est la technique la moins invasive et entraîne un rétablissement plus rapide.
Une réorientation correcte et rapide du patient peut faire une grande différence
Tous les patients ne sont pas éligibles à une réduction du volume pulmonaire. « Pour pouvoir être traité, le patient doit présenter une hyperinflation nette. De plus, les zones touchées doivent être adaptée à cette intervention», selon la spécialiste. « Ces conditions sont évaluées grâce à plusieurs examens techniques. Par ailleurs, les patients doivent être motivés, prendre les médicaments adéquats et suivre un programme de revalidation. Chaque dossier fait l’objet d’une concertation pluridisciplinaire avant la prise de décision. » Pour terminer, la Pr Everaerts précise que de nombreux patients et médecins ne connaissent pas encore ces traitements, ce qui conduit parfois à une réorientation trop tardive du patient. « Si les patients remplissant les conditions sont réorientés à temps, la réduction du volume pulmonaire peut améliorer considérablement leur qualité de vie et leur fonction pulmonaire », conclut-elle. « En outre, la transplantation pulmonaire peut ainsi être reportée ou évitée. Il est donc essentiel que ces options soient mieux connues. »
Article réalisé en collaboration avec PulmonX