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Asthme : la prudence s’impose en termes de traitements

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L’asthme est une maladie respiratoire chronique que les Belges connaissent bien : chez nous, cette inflammation des bronches touche une personne sur dix. Toutefois, la prudence s’impose en matière de traitements. Les explications du Docteur Florence Schleich, Pneumologue au CHU Liège et Professeure à l’Université de Liège.

Dr Florence Schleich

Pneumologue au CHU Liège et Professeure à l’Université de Liège

Quels sont les symptômes liés à l’asthme ? 

Florence Schleich : « Dans cette pathologie chronique, l’inflammation des bronches est associée à la contraction des muscles autour des voies respiratoires. Cela peut induire de l’essoufflement, des sensations d’oppression thoracique, des quintes de toux et des sifflements respiratoires. La sévérité de la maladie n’est cependant pas toujours la même : l’asthme peut être léger, intermittent, avec symptômes peu fréquents, tout comme il peut être persistant et perturber les activités quotidiennes du malade, voire entraîner des réveils nocturnes. Dans 10 % des cas, il est considéré comme sévère, les crises pouvant même conduire le patient aux soins intensifs, dans de rares cas heureusement. » 

Certaines personnes sont-elles plus susceptibles de développer la maladie ? 

F. S. : « De nos jours, 10 % de la population souffre d’asthme. Il touche aussi bien les enfants que les adultes, mais on sait que chez l’enfant, il constitue la pathologie chronique la plus fréquente. On sait aussi que si un membre de la famille au premier degré a de l’asthme, il y a un risque accru de développer la maladie. Elle est également plus fréquente lorsque le patient a d’autres pathologies comme l’eczéma ou rhinite allergique, qu’il est né prématurément ou qu’il s’expose à des allergènes comme les acariens, les moisissures ou des produits irritants de l’environnement. » 

Les corticoïdes systémiques oraux doivent être utilisés uniquement en cas d’urgence, afin de soulager rapidement le malade.

Parmi les traitements, figurent les corticoïdes systémiques oraux. Quand y recourir ? 

F. S. : « Uniquement en cas d’urgence, lorsque les crises sont sévères, ce qu’on appelle une ‘exacerbation’ en jargon médical, et ce afin de soulager rapidement le malade. Il est excessivement rare que ces corticoïdes soient laissés en traitement de fond. Ils ne doivent être utilisés que sur une période la plus courte possible, car ils présentent de nombreux et lourds effets secondaires : ostéoporose, fonte musculaire, cataracte, diabète, troubles de l’humeur, dépression, problèmes cutanés, hypertension artérielle, etc. »

Que recommandez-vous dès lors ? 

F. S. : « Nous recommandons aux patients d’utiliser des traitements en inhalation et d’y être assidus, pour empêcher des poussées d’asthme et pour éviter que l’asthme ne devienne plus sévère à l’avenir. Ces inhalateurs contiennent des bronchodilatateurs associés à des corticoïdes, ici à très petites doses, agissant ainsi localement directement dans les bronches et sans effets secondaires. Si le patient utilise régulièrement ce traitement inhalé et a encore malgré tout des poussées traitées par corticoïdes oraux, nous envisageons alors un traitement biologique ciblé. » 

Lorsqu’un asthmatique se voit prescrire des antibiotiques et/ou corticoïdes oraux au moins une fois par an, il doit être adressé au pneumologue.

Au-delà des traitements, quelles précautions le patient doit-il prendre ? 

F. S. : « Il faut se détourner de tout irritant respiratoire qui pourrait déclencher des crises  : polluants, allergènes, pollution, fumée de cigarettes, virus, etc. Il est également recommandé d’éviter des émotions fortes comme un stress, de pratiquer une activité physique régulière, de ne pas être en surpoids et de manger sainement. Lutter contre l’asthme exige une approche multifactorielle. » 

Quels conseils donnez-vous encore aux patients ? 

F. S. : « Le conseil primordial est d’être attentif aux symptômes et de consulter quand il y a des signes d’alerte, afin de poser un diagnostic. Certains médecins généralistes disposent d’un spiromètre et sont tout à fait aptes à poser le diagnostic. Dans les autres cas, le médecin traitant dirige le patient vers un pneumologue pour poser le diagnostic. Lorsqu’un asthmatique se voit prescrire des antibiotiques et/ou corticoïdes oraux au moins une fois par an, il doit impérativement être adressé au pneumologue. »

BE-3626- Revision date 08/2024-LB Local code 1481

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