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Au coeur de la digestion

Le syndrome du côlon irritable, un trouble fréquent, longtemps sous-estimé

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Douleurs abdominales, ballonnements, diarrhée, constipation… Le syndrome du côlon irritable (SCI) est un trouble digestif fréquent, mais encore trop mal compris.

Jan Tack

Chef du service gastro-entérologie (KU Leuven)

En Belgique, environ 12 % de la population souffrirait de troubles compatibles avec un SCI. Le Pr Jan Tack, gastro-entérologue à la KU Leuven, fait le point sur cette pathologie invalidante et les progrès récents dans sa prise en charge.

« Nous avons observé une augmentation de la prévalence depuis la pandémie de Covid-19», précise le Pr Tack. Le virus, lorsqu’il provoque une infection intestinale ou nécessite une hospitalisation, peut entraîner un SCI post-infectieux. Des facteurs comme le stress chronique et la prédisposition génétique semblent aussi favoriser l’apparition des symptômes du SCI après une gastroentérite.

L’alimentation, sans être la cause directe du SCI, peut jouer un rôle dans l’aggravation des symptômes.

L’alimentation, sans être la cause directe du SCI, peut jouer un rôle dans l’aggravation des symptômes. Certains aliments ou additifs, comme le lactose, les édulcorants ou certaines protéines, peuvent provoquer des réactions au niveau de la paroi intestinale, même en l’absence d’allergie avérée. Des régimes d’élimination personnalisés, encadrés par un professionnel, sont de plus en plus utilisés pour soulager les patients.

Côté traitement, la prise en charge repose sur une approche progressive. Imodium® reste le premier recours contre la diarrhée, bien qu’il n’agisse ni sur les douleurs ni sur les ballonnements. Les spasmolytiques viennent ensuite, tout comme certains antidépresseurs tricycliques, prescrits à faible dose pour leurs effets sur la douleur. Mais une alternative plus récente attire l’attention : Gelsectan®, une formulation non médicamenteuse, bien tolérée, dont l’efficacité sur les symptômes du SCI-D est désormais documentée par plusieurs études.

Par ailleurs, les recherches se poursuivent. Une mauvaise réabsorption des sels biliaires pourrait expliquer certains cas résistants. Les biotiques (pro- et post-), quant à eux, suscitent beaucoup d’intérêt, même si peu d’entre eux disposent d’une efficacité scientifiquement prouvée à ce jour.

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