Quand on parle de traitements, on pense spontanément aux médicaments. C’est l’approche dominante dans la médecine occidentale. Pourtant, les médecins peuvent offrir bien plus à leurs patients.
Si la pharmacopée s’est enrichie de façon spectaculaire au siècle dernier, les dernières années ont vu émerger la médecine personnalisée. Celle-ci vise à adapter les traitements aux caractéristiques individuelles de chaque patient : cliniques, génétiques, mais aussi liées au mode de vie.
De la guérison à la qualité de vie
Cependant, dans son approche thérapeutique, le médecin doit élargir son horizon. De nombreuses pathologies, notamment les plus graves, restent chroniques. Peu de traitements sont curatifs ; la plupart visent à ralentir ou stabiliser l’évolution. L’augmentation de l’espérance de vie, elle, est due surtout à la prévention… et à la vaccination.
Pour les patients, l’enjeu est souvent ailleurs : ils cherchent avant tout à préserver leur qualité de vie. Cette notion est complexe et très personnelle. Face à la même maladie, un patient pourra opter pour un traitement lourd et risqué pour tenter de guérir, tandis qu’un autre préférera une approche palliative lui permettant de continuer à profiter pleinement de son entourage.
La santé positive
Le médecin doit donc adopter une vision holistique de son patient, le considérer comme un être complexe inscrit dans un environnement familial, social et professionnel. La guérison n’est plus le seul objectif : il faut intégrer le bien-être global, le sens de la vie, le confort physique et psychique.
La santé, c’est bien plus que guérir : c’est vivre pleinement.
C’est l’idée au cœur du concept de santé positive, développé aux Pays-Bas. Cette approche prend tout son sens face aux défis actuels du système de soins : vieillissement de la population, maladies chroniques, pression budgétaire, pénuries de personnel, inégalités croissantes… sans oublier la volonté des patients de jouer un rôle actif dans leur santé.
Des soins personnalisés aux soins personnalisables
La santé ne se résume plus à l’absence de maladie, ni même au seul équilibre physique et psychique. Elle se vit dans la réalité du quotidien. Les soins ne sont plus simplement personnalisés, ils deviennent personnalisables, en fonction des préférences de chacun.
La santé positive repose sur six dimensions : fonctions physiques, bien-être mental, sens de la vie, qualité de vie, participation sociale et fonctionnement quotidien. Le patient choisit les priorités, les professionnels s’y adaptent.
C’est une nouvelle manière de soigner. Et d’accompagner. ν
