Entourée de mystère, l’acupuncture s’impose de plus en plus comme un allié reconnu de la médecine occidentale. « L’acupuncture est l’une des cinq branches de la médecine traditionnelle chinoise, avec la pharmacopée, le massage tuina, la diététique et le qigong », explique le Dr Olivier Cuignet, président de l’Association belge des médecins acupuncteurs (ABMA).

Dr Olivier Cuignet
Président de l’Association belge des médecins acupuncteurs (ABMA)
Le principe repose sur la stimulation de points précis sur le trajet de méridiens énergétiques, afin de rétablir l’équilibre du yin et du yang et de favoriser la circulation du qi (énergie vitale). Cette vision symbolique masque une approche holistique moderne : le patient est considéré dans sa globalité tant physique que psychique. « Nous intégrons les données de la médecine occidentale pour comprendre l’action de l’acupuncture sur les grands systèmes comme l’immunité, l’inflammation ou le système nerveux », souligne le Dr Cuignet.
Soins et reconnaissance
Les motifs de consultation sont variés. Pour le rapport du KCE de 2011, elle est utilisée pour soulager les douleurs chroniques (rachis, migraines, arthrose, tendinites), les troubles du sommeil, le stress ou l’anxiété. Elle est aussi indiquée dans certaines affections gynécologiques (endométriose, dysménorrhée), la fibromyalgie, la fatigue chronique, les troubles digestifs ou respiratoires, les séquelles d’AVC et les maladies neurodégénératives. Elle s’avère aussi précieuse pour réduire les effets secondaires des traitements du cancer, comme les nausées, la fatigue ou les bouffées de chaleur.
L’ABMA, la plus ancienne association d’acupuncteurs en Belgique, défend une pratique intégrée et médicale de l’acupuncture. Elle regroupe des médecins francophones et néerlandophones, représente la profession auprès des autorités et participe à la recherche scientifique. « Notre rôle est aussi de dialoguer avec les institutions pour faire reconnaître l’acupuncture comme un acte médical à part entière », insiste son président.