Complexe à diagnostiquer, cette affection peut toutefois être guérie dans de nombreux cas, ou tenue sous contrôle grâce aux traitements existants.
Professeur Dominique Maiter, endocrinologue aux Cliniques universitaires Saint-Luc
Le Professeur Dominique Maiter, endocrinologue aux Cliniques universitaires Saint-Luc, décrit l’acromégalie : « Elle est diagnostiquée le plus souvent entre 40 et 50 ans, mais peut toucher tout le monde, de l’enfant à la personne âgée. Dans 99 % des cas, elle est provoquée par une tumeur bénigne de l’hypophyse, qui entraîne une production excessive d’hormone de croissance. Avec comme conséquence des déformations très progressives au niveau du corps et des modifications typiques du visage : nez épaissi, bosse frontale plus marquée, mâchoire plus carrée, pommettes plus saillantes… »
Mais les symptômes possibles sont variés et insidieux : problèmes articulaires, augmentation de la tension artérielle, diabète, maux de tête, transpiration…, qui font que le diagnostic met parfois des années avant d’être posé. Un ensemble de ces complications survenant à un âge précoce doit donc attirer l’attention.
« Le premier traitement possible reste la chirurgie, qui guérit 40 % des patients, quand la tumeur peut être enlevée en totalité », explique le Professeur Maiter. « Dans d’autres cas, des traitements peuvent inhiber la sécrétion d’hormones de croissance par la tumeur, en pratiquant une injection d’un analogue de la somatostatine une fois par mois. En cas d’insuffisance de ces premiers traitements, des analogues de nouvelle génération, plus puissants, ou un médicament bloquant les effets de l’hormone de croissance, peuvent être prescrits. De plus, de nouveaux traitements, administrables par voie orale, sont à l’étude. »
Pour garantir aux patients le traitement le plus adapté à leur cas, l’importance d’une équipe multidisciplinaire prend tout son sens. « De plus, un effort d’information et de sensibilisation est accompli, tant auprès du grand public que du corps médical, pour aider à détecter plus rapidement cette maladie rare. À ce sujet, une patiente, Julie Jacquemain, a raconté son parcours de vie dans un livre, Ces petits bouts d’asperge. Un récit particlièrement instructif. »
En collaboration avec Ipsen
SMA-BE-000059 Dec 2025