La maladie fait partie de la vie. « Par peur, nous avons tendance à vouloir la nier, ou en faire une parenthèse mais ma vie, et mon métier de coach m’a amenée à rencontrer des centaines d’hommes et de femmes touchés par le cancer. Toutes et tous avaient un point commun : ils étaient en âge de travailler et souhaitaient que leur retour au travail, après leurs traitements, se passe au mieux », explique Magali Mertens de Wilmars, Secrétaire générale de Travail & Cancer.
Magali Mertens de Wilmars
Secrétaire générale de Travail & Cancer
« Pourtant, j’ai vu des situations désastreuses : une personne qui n’avait plus ni bureau ni ordinateur le jour de son retour, ou encore des collègues qui ne comprenaient pas les multiples pauses de cette femme devant vivre avec une stomie après un cancer du côlon (ce qui nécessite de devoir se rendre régulièrement aux toilettes) …
Heureusement, j’ai aussi entendu des histoires formidables de collègues et de managers soutenants, d’entraide et de bienveillance qui rendaient les retours au travail gagnants ! Car gagnant, oui, ça l’est pour la personne, l’employeur et la société en général ! Réintégrer une personne après la maladie, c’est incarner l’inclusion en entreprise. La résilience individuelle nourrit la résilience collective, une équation gagnante à tous les niveaux », poursuit la spécialiste.
L’Association internationale de la sécurité sociale estime le retour économique des dépenses consacrées à la réinsertion et à la réadaptation professionnelles et le taux de retour sur investissement moyen pour les employeurs est de 3,7. Beaucoup d’employeurs ignorent, par peur de mal faire aussi, comment apporter un soutien concret tout en respectant la vie privée.
Réintégrer une personne après la maladie, c’est incarner l’inclusion en entreprise.
« Travail & Cancer asbl anime des cycles d’ateliers pour coacher le retour au travail (par exemple au sein de la Maison de ressourcement Espace Bien-Être au CHU Namur). Ces cycles sont entièrement sponsorisés pour alléger les charges financières déjà lourdes pour les patients. L’asbl organise aussi des conférences sur le sujet pour sensibiliser aux enjeux multiples et aux capacités pratiques d’intervention sur demande », conclut notre interlocutrice.