En Belgique, le cancer du côlon fait des ravages. On compte 25 nouveaux cas et 9 décès par jour ! Le Docteur Luc Colemont, Président de Stop Darmkanker (cancer de l’intestin), insiste sur la nécessité de dépister à temps la maladie.
Luc Colemont est formel : « Si le cancer du côlon était dépisté de manière systématique, on pourrait prévenir la moitié des cas. Le cancer colorectal fait en eff et le plus souvent suite à une tumeur bénigne, qui évolue lentement et fi nit par devenir cancéreuse. Donc, faites le test ! » Malheureusement, aujourd’hui, la réalité est tout autre : en Wallonie, moins 20 % de la population se fait dépister, contre 52,5 % en Flandre et même 70 % en Hollande. « À Bruxelles, c’est encore pire : on est en-dessous de 10 % de dépistage. » Résultat : en Belgique, ce cancer, aussi fréquent chez l’homme que chez la femme, représente la deuxième cause de décès par cancer, tous sexes confondus.
Pourtant, comme le souligne notre interlocuteur, « se faire dépister c’est simple comme bonjour ! Il s’agit d’un dépistage par recherche de sang occulte dans les selles. À Bruxelles, il suffi t de se rendre dans une pharmacie pour se procurer gratuitement le kit de dépistage. En Wallonie, on reçoit une lettre à la maison nous invitant à nous rendre chez notre médecin généraliste pour le premier test, les tests suivants étant envoyés à domicile. »
Luc Colemont déplore tout de même que le programme de dépistage, qui déjà ne fonctionne pas bien, soit réservé aux seules personnes de 50 à 74 ans : « Cela signifi e que les moins de 50 ans et les plus 74 ans sont encore moins dépistés. Or, le cancer du côlon touche non seulement les 50-74 ans, mais aussi de plus en plus de jeunes gens. J’estime qu’il faudrait suivre les guidelines des Américains ; ils conseillent de commencer le dépistage à 45 ans. Le gouvernement belge ne suit pas encore cette voie, mais je ne désespère qu’il change d’avis dans l’avenir. »