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L’immunothérapie, un espoir bien réel contre le cancer colorectal

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Avec plus de 9 000 nouveaux cas par an en Belgique, le cancer colorectal est l’un des plus fréquents. La prise en charge de ce dernier a fortement évolué ces dernières années et l’immunothérapie permet aujourd’hui de sauver de nombreuses vies.

Texte : Philippe Van Lil

Éric Van Cutsem

gastro-entérologue et oncologue

Hôpital Universitaire Gasthuisberg / KULeuven

Entretien le Professeur Éric Van Cutsem, gastro-entérologue et oncologue à l’Hôpital Universitaire Gasthuisberg / KULeuven et président de la Fondation contre le Cancer.

Le cancer colorectal est-il de plus en plus fréquent ?

« Oui, mais surtout pour des raisons démographiques. L’âge moyen d’apparition de ce cancer se situant entre 65 et 70 ans, le vieillissement de la population engendre une plus grande prévalence. On constate aussi une nette augmentation chez les plus de 50 ans et trois fois plus de nouveaux cas parmi les 20-40 ans. On ignore les causes de la maladie. »

Quels sont néanmoins les facteurs de risques ?

« Il en existe deux catégories : ceux sur lesquels on peut agir, comme l’alimentation – viande rouge, graisses, manque de fibre, etc. -, la sédentarisation et l’obésité, et les autres, comme l’âge et l’hérédité. Dans 20 % des cancers du côlon, il existe une prédisposition familiale. Il y a cependant d’autres facteurs inconnus à ce jour. »

« Il est recommandé de se faire dépister à partir de 50 ans tous les deux ans et même, en cas d’antécédents familiaux, dès dix ans avant l’âge de survenue le plus bas dans la famille, avec un examen tous les trois à cinq ans. »

Quelles sont les chances de survie ?

« Elles sont de 65 % environ en Belgique à une échéance de cinq ans, ce qui constitue le meilleur score européen après l’Islande. En dépit de ce bon pourcentage, des progrès pourraient augmenter les chances de survie. »

En quoi l’immunothérapie augmente-t-elle ces chances ? 

« Elle permet déjà de grands progrès grâce à une approche plus ciblée et souvent moins toxique que la chimiothérapie : au lieu de s’attaquer directement aux cellules tumorales, elle aide le système immunitaire à les reconnaître et les détruire. »

Si l’on continue à investir au rythme actuel, je suis convaincu que l’on fera indéniablement des progrès significatifs dans les années à venir.

« Dans le cadre du cancer du côlon, l’Agence européenne du médicament a récemment donné son accord pour la mise sur le marché d’une immunothérapie – notamment le pembrolizumab – en cas de tumeurs MSI (micro-satellites instables), synonymes de nombreuses mutations ou altérations dans l’ADN des cellules tumorales chez les patients avec des métastases non traitées préalablement. L’immunothérapie augmente l’espérance de vie globale et la qualité de vie des patients. »

Où en est la recherche belge en la matière ?

« À la pointe de ce qui se fait au niveau mondial, nous disposons de plusieurs laboratoires et centres spécialisés qui, grâce notamment au bon financement d’une série d’organisations – entre autres la Fondation contre le Cancer -, effectuent de nombreuses recherches relatives aux marqueurs moléculaires et proposent des thérapies innovantes. »

« L’une de nos forces est notre approche multidisciplinaire entre chirurgiens, gastro-oncologues et radiothérapeutes, dont la collaboration est bien mieux structurée que dans la majorité des pays. Tout ceci explique les très bons chiffres belges en termes de guérison. Une autre raison de ce succès est la grande facilité d’accès de notre système de soins de santé. »

Comment voyez-vous l’avenir ?

«Depuis 20 ans, la connaissance des marqueurs moléculaires, les thérapies ciblées et l’immunothérapie ont déjà fortement progressé. Aujourd’hui, on voit apparaître de plus en plus de nouveaux médicaments ciblés, de nouvelles formes d’immunothérapie et des combinaisons entre immunothérapie et chimiothérapie. Énormément d’autres recherches sont en cours en Belgique comme à l’étranger. Si l’on continue à investir au rythme actuel, je suis convaincu que l’on fera indéniablement des progrès significatifs dans les années à venir. De plus, le dépistage systématique à partir de 50 ans n’en est aujourd’hui qu’à ses débuts. En posant un diagnostic plus tôt, on prend en charge la maladie de façon précoce, avant la formation de métastases, et on augmente ainsi le pronostic vital. »

BE-NON-00769 – Date de la dernière révision 03/2021

Cet article a été réalisé grâce au soutien de MSD. Les points de vue exprimés dans l’article reflètent l’expérience et les opinions des orateurs et pas nécessairement celui de MSD.


Références

1. Registre Belge du Cancer – Cancer Fact Sheet Colorectal Cancer, 2018

2. Fondation contre le cancer https://www.cancer.be/les-cancers/types-de-cancers/cancer-du-gros-intestin-colorectal/causes. Accessed March 2021 

3. Stop Darmkanker https://stopcancercolon.be/darmkanker-in-10-lessen/. Accessed March 2021

4. Union register of medicinal products – https://ec.europa.eu/health/documents/community-register/html/h1024.htm. Accessed March 2021

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