Parmi les décès liés au cancer, un sur cinq n’est pas directement lié à la maladie en tant que telle, mais à la dénutrition qui en découle. Des solutions existent pour y remédier, comme nous l’explique la Professeure Elisabeth De Waele, Responsable du département de nutrition clinique à l’UZ Brussel.
Quelles sont les causes de cette dénutrition ?
Pr Elisabeth De Waele : « Trois causes principales peuvent être dégagées. Une cause mécanique : les personnes atteintes d’un cancer de l’estomac ou de la gorge, par exemple, perdent du poids du fait de leur difficulté à manger et à digérer. Une cause métabolique, ensuite : une personne peut voir son métabolisme perturbé et ses besoins nutritionnels modifiés sans qu’elle ne s’en rende compte. Une cause médicale, enfin : le traitement du cancer peut entraîner une perte d’appétit, d’où l’importance de surveiller une perte de poids. ».
Dans le cas bien spécifique d’un cancer, on perd surtout du muscle plutôt que de la matière grasse, ce qui n’est pas du tout bénéfique.
Faut-il aussi surveiller une perte de poids chez les patients en surpoids ?
Pr E. D. W : « Oui, car dans le cas bien spécifique d’un cancer, on perd surtout du muscle plutôt que de la matière grasse. Une perte de poids n’est donc pas du tout bénéfique chez ces personnes, contrairement à ce qu’on pourrait croire. »
En quoi consiste la nutrition médicale ?
Pr E. D. W : « Pour analyser si l’alimentation d’un patient est équilibrée par rapport à ses besoins nutritionnels, une diététicienne va intervenir. Ainsi, des compléments nutritionnels oraux, fournissant des calories, des protéines, des vitamines et des minéraux essentiels, peuvent être recommandés.
Pour les patients touchés par une altération du goût ou qui ne peuvent s’alimenter normalement par la bouche, l’alimentation entérale par sonde – au niveau de l’estomac ou de l’intestin – assure un apport nutritionnel satisfaisant. La voie parentérale, elle, est une perfusion intraveineuse, les nutriments passant directement dans la circulation sanguine. »
Ces différents traitements ont prouvé leur efficacité et offrent un meilleur confort aux patients qui retrouvent plus d’énergie, ce qui est positif tant d’un point de vue physique que psychologique.