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Maladies chroniques

Il est grand temps de donner un coup de pouce à la technologie

«Les prestataires de soins de santé subissent aujourd’hui une pression énorme, mais la technologie résoudra tous leurs problèmes. » Carte blanche de Marnix Denys, Directeur de BeMedTech.

Marnix Denys
Directeur de BeMedTech

Soupir… Les revoilà, les gourous de l’innovation. Il faut bien admettre qu’ils sont convaincants. Et honnêtement, nous aimerions y croire. Logique  : l’idée d’un avenir radieux apporte une certaine sérénité. Mais n’est-il pas temps qu’après des années de techno-optimisme, nous voyions enfin des avancées dans la pratique ? À partir de quand un optimisme béat devient-il de la naïveté ?

Il y a de fortes chances que de nombreux professionnels de la santé se reconnaissent dans ce scepticisme. ‘L’innovation technologique’ s’apparente de plus en plus à un débat entre croyants et non-croyants. Comment en sommes-nous arrivés là? Et que faire contre cette polarisation malsaine? Comme toujours en matière d’innovation, il y a les innovateurs et les early adopters, ceux qui proposent de nouvelles solutions ou qui sont les premiers à les adopter. Ensemble, ils forment une minorité, ce qui est tout à fait normal.

C’est par la suite que les choses tournent mal. Traditionnellement, la plupart des gens n’adoptent les solutions innovantes qu’une fois que les innovateurs et les early adopters les ont testées et approuvées. Or, c’est là que le bât blesse dans le domaine des soins de santé : cette adoption de masse ne se concrétise pas. Pourquoi ? Parmi tous les facteurs en jeu, le plus important est sans doute l’absence de répit. Comment un peloton peut-il rejoindre l’échappée si les coureurs qui le composent n’ont pas le temps de s’oxygéner, encore moins de manger et de boire?

Mille et un problèmes

Il en va de même pour les prestataires de soins de santé, qui sont bombardés de nouveaux outils technologiques. Des solutions qui allègent leur charge de travail, les déchargent de certaines tâches pour qu’ils puissent consacrer plus de temps au patient, les aident à prendre des décisions cliniques ou facilitent la collaboration avec d’autres prestataires de soins de santé…

N’est-il pas temps qu’après des années de technooptimisme, nous voyions enfin des avancées dans la pratique ?

La bonne nouvelle, c’est que nombre de ces outils tiennent leurs promesses. Mais les soignants n’ont ni le temps ni le soutien pour s’y familiariser. Ils doivent les utiliser immédiatement. La technologie devient, dès lors, un problème de plus, qui vient s’ajouter aux mille autres problèmes qui se posent à eux.

Une bouffée d’oxygène…

Conséquence ? Alors que l’innovation devrait leur apporter une bouffée d’oxygène, elle coupe aujourd’hui le souffle à de nombreux prestataires de soins de santé… Ils perdent lentement mais sûrement confiance dans les possibilités offertes par l’innovation technologique. Honnêtement, qui ne réagirait pas comme eux  ? De nombreux outils innovants ne sont donc pas utilisés, ou du moins pas correctement. L’impact positif promis sur les soins manque cruellement à l’appel. Ce qui, pour beaucoup, confirme que le techno-optimisme est un rêve qu’il vaut mieux ranger au placard.

Pour le bien-être de nos prestataires de soins, la santé des patients et des citoyens et l’avenir de notre système de santé, il est essentiel de briser cette spirale négative. En apportant des exemples de ce que les technologies sont effectivement capables de faire. En donnant aux prestataires de soins de santé le temps et le soutien nécessaires pour les adopter. Et en développant de nouvelles applications non pas sans le concours des soignants, mais avec eux. Yes, we can. Les récits présentés dans ce supplément le prouvent.

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