Sauf s’ils sont sous traitements immunosuppresseurs, les patients atteints de sclérose en plaques (SEP) doivent poursuivre leur traitement. Comme le souligne le Pr Vincent Van Pesch, Chef de clinique du Service de neurologie aux Cliniques universitaires Saint-Luc, ces personnes ne sont pas plus susceptibles que d’autres de développer une forme grave du Covid-19.
Texte : Philippe Van Lil
Pr Vincent Van Pesch
Chef de clinique du Service de neurologie
Cliniques universitaires Saint-Luc
Quels conseils donnez-vous aux personnes atteintes de SEP ?
« D’abord, celui de suivre les recommandations s’appliquant à la population générale : distanciation sociale, hygiène régulière et rigoureuse des mains, pas de serrage de mains ni d’embrassades et port d’un masque si nécessaire. Le télétravail doit être privilégié mais le lieu de travail habituel n’est pas contre-indiqué si les mesures de distanciation et règles d’hygiène sont respectées. »
Ces patients contractent-ils plus le Covid-19 que le reste de la population ?
« Non ! Nous ne sommes pas confronté à un cas similaire à celui des diabétiques ou des personnes atteintes de maladies cardiaques ou pulmonaires chroniques qui, elles, ont plus de risques, en cas de Covid-19, de développer une forme grave de la maladie. Un patient atteint de SEP dispose de défenses immunitaires qui lui permettent de se défendre contre le virus, sauf s’il est sous certains traitements spécifiques. Soulignons que sur la dizaine de cas de patients atteints de SEP ayant contracté le Covid-19 et suivis aux Cliniques universitaires Saint-Luc, aucun n’est allé aux soins intensifs ; tous ont guéri endéans les délais habituels. »
Sauf s’il suit un traitement spécifique, un patient atteint de SEP dispose de défenses immunitaires qui lui permettent de se défendre contre le COVID-19.
Les patients doivent-ils poursuivre leurs traitements ?
« Les consignes à la fois nationales et de la fédération internationale de la SEP sont unanimes : il n’y a pas de raison d’interrompre les traitements immunomodulateurs, même si le patient contracte le coronavirus. Dans ce cas, l’atteinte liée au coronavirus n’est pas plus sévère chez les patients SEP traités. Un traitement par immunomodulateurs module l’action du système immunitaire sans pour autant entraîner de destruction cellulaire, sans bloquer la fonction ou empêcher la migration des cellules du système immunitaire. »
Un patient peut donc continuer voire initier ce type de traitement…
« Oui. Ce genre de traitement respecte globalement la fonction des cellules impliquées dans les défenses immunitaires de notre organisme et donc lui permet de se défendre contre les bactéries et les virus. Pour les personnes qui ont une maladie débutante ou dont la maladie n’est pas très agressive, il n’y a aucun frein à commencer un traitement immunomodulateur en cette période de Covid-19. »