La sclérose en plaques est une maladie inflammatoire et neurodégénérative qui touche le système nerveux central. Le professeur Vincent van Pesch, chef de clinique au Service de neurologie des Cliniques Saint-Luc, souligne les symptômes cachés de la maladie.
Texte : Philippe Van Lil
Professeur Vincent Van Pesch
Chef de clinique au Service de neurologie des Cliniques Saint-Luc
Quels sont les symptômes de la sclérose en plaques ?
« Vu qu’elle touche à la fois le cerveau et la moelle épinière, les symptômes peuvent concerner toutes les fonctions neurologiques. Cela peut être par exemple une perte de force ou de sensibilité, un trouble visuel, sphinctérien ou de l’équilibre. »
« Extrêmement hétérogènes, les symptômes varient en fonction de chaque patient. Dès lors, étant donné l’absence d’un tableau clinique stéréotypé de la sclérose en plaques, cela rend le diagnostic parfois plus difficile. »
« 85 % des patients atteints de la maladie ont une forme appelée « rémittente-récurrente » avec alternance de poussées de symptômes pouvant s’installer en quelques jours ou semaines, avec des périodes de rémission. D’autres patients présentent une forme dite « progressive » de la maladie. »
Comment diagnostique-t-on la maladie ?
« Les IRM du cerveau et de la moelle épinière permettent de visualiser d’éventuelles lésions d’origine inflammatoire. Pour confirmer la nature inflammatoire de la maladie, on pratique souvent une ponction lombaire qui met également en évidence, chez environ 95 % des patients, une inflammation chronique au niveau du liquide céphalorachidien. »
Beaucoup de symptômes de la SEP ne se voient pas physiquement. Ils sont également variés, ce qui rend la détection de la maladie compliquée.
« Avec ces moyens, désormais intégrés dans les critères les plus récents de diagnostic de la maladie (critères McDonald de 2017), on peut diagnostiquer assez rapidement la maladie, une fois suspectée. »
Néanmoins, même ainsi, certains symptômes ne sont pas détectables…
« Beaucoup de symptômes ne se voient en effet pas physiquement. Ils sont également très variés. Il y a notamment les douleurs neuropathiques qui donnent des sensations de brûlures, de picotements ou de décharges électriques. Il y a également des spasmes ou raideurs musculaires, des vertiges, des troubles de l’humeur. »
« Les troubles cognitifs, également invisibles, sont relativement fréquents, comme des difficultés de concentration ou d’attention ; ils peuvent avoir des répercussions importantes sur l’activité professionnelle ou la vie sociale du patient. Dans tous ces cas, il faut pouvoir en discuter avec son médecin afin d’en identifier l’origine et de les traiter au mieux. »
Un autre symptôme « invisible » prévalant est la fatigue…
« Près de 80 % des patients rapportent en effet une fatigue anormale. La fatigue neurologique est très particulière : elle peut survenir de manière imprévisible, un peu comme un « coup de pompe ». »
« Elle est difficile à vivre car le repos n’est pas toujours récupérateur et qu’elle a aussi des conséquences psychologiques importantes. Il est important de repérer s’il existe d’autres causes qui pourraient expliquer cette fatigue et de prodiguer des conseils d’hygiène de vie adaptés. »
ℹ️ Pour plus d’informations, visitez le site de la Ligue Nationale de la SEP et de la Ligue Belge de la SEP.