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Home » Maladies Chroniques » Transplantation rénale : l’importance d’une approche personnalisée
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La transplantation rénale reste le traitement de choix en cas d’insuffisance rénale terminale. Comment l’anticiper, la préparer au mieux et en assurer le suivi ? Les explications du professeur Alain Le Moine, chef du service de néphrologie dialyse et transplantation à l’Hôpital Erasme.

Texte : Maria-Laetitia Mattern

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Professeur Alain Le Moine

Chef du service de néphrologie dialyse et transplantation à l’Hôpital Erasme

Combien de transplantations rénales ont-elles lieu chaque année en Belgique ?

« En Belgique, durant l’année 2017, 485 greffes de reins ont eu lieu au départ de donneurs décédés, contre 63 de la part de donneurs vivants la même année. »

Quel rapport avec les maladies chroniques ?

« Dans nos populations, les maladies chroniques représentent la cause principale d’insuffisance rénale, majoritairement les maladies cardio-vasculaires et métaboliques, à savoir essentiellement l’hypertension artérielle et le diabète. »

« Ensuite viennent des causes moins fréquentes comme les maladies génétiques ou les glomérulonéphrites. »

Pourquoi le dépistage est-il important ?

« L’insuffisance rénale ne se manifeste pas pour le patient, elle est sournoise : si on laisse courir la maladie, elle risque de détruire les reins progressivement sans que l’on s’en aperçoive. Le dépistage est donc primordial pour détecter des insuffisances rénales en cours de processus pathologique. »

« Le néphrologue réalisera ensuite un bilan pour comprendre la cause de cette insuffisance rénale et adresser le traitement adapté (prise de médicaments, conseils diététiques, etc.). »

Le nombre de greffons disponibles est trop bas, il faut augmenter le pourcentage de donneurs vivants et mobiliser les gens à cette cause.

« L’éducation thérapeutique est à privilégier : le patient doit être informé en fonction de sa pathologie, que ce soit par les médecins ou par les paramédicaux, dans une approche personnalisée. Ce suivi rapproché a d’ailleurs modifié l’évolution des maladies rénales sur ces dix dernières années. »

« Une prise en charge précoce permet de retarder significativement l’échéance de l’insuffisance rénale terminale, voire même de l’abolir dans certains cas. Pour améliorer la prise en charge du patient, il existe en Belgique le système de la « trajectoire de soin pour l’insuffisant rénal chronique », qui scelle un contrat entre le patient, le médecin généraliste et le néphrologue et favorise leur relation. »

« Cette nouvelle méthode a obtenu un franc succès : la préparation du patient est un point essentiel du succès de la transplantation. »

En cas de transplantation, à quoi faut-il être vigilant ?

« Lorsque les reins ne fonctionnent plus suffisamment, alors il faut envisager une dialyse et/ou une transplantation. Le succès d’une telle opération dépend de multiples facteurs. »

« Lorsqu’un patient reçoit une greffe, c’est d’une personne génétiquement différente et cette différence génétique implique la présence d’antigènes de transplantation, des motifs étrangers qui génèrent une réaction de rejet de la greffe chez le receveur. »

Je pense que le futur est dans le machine learning

« Ce rejet doit impérativement être contrôlé par la prise continue de médicaments immunosuppresseurs après l’opération. »

Y a-t-il suffisamment de donneurs ?

« Actuellement, il y a plus de patients en attente de greffons que de greffons disponibles au départ de personnes décédées. En réponse, il faudrait augmenter le pourcentage de donneurs vivants et mobiliser les gens à cette cause. »

« Les hôpitaux belges font de beaux efforts dans ce sens et l’hôpital Erasme a significativement augmenté son nombre de greffes au départ de donneurs vivants. Attention toutefois, si le donneur est vivant il faut bien s’assurer d’un risque faible de récidive de la maladie sur le greffon ainsi que le don ne mette pas la santé du donneur en péril. Il faut anticiper tout ce qui peut l’être ! »

Comment anticiper le rejet de greffe dans le cas où le patient suit correctement son traitement ?

« Malheureusement, à l’heure actuelle, nous n’avons pas encore de réponse à ce niveau-là. Je pense que le futur est dans le machine learning : un groupe international a notamment développé un outil de biostatistique très performant dans lequel on introduit les données du patient et du greffon et qui permet de calculer un risque de rejet de greffe.

De manière générale, il est important que les politiques renforcent l’aide à la recherche dans ce domaine et que les associations qui militent pour le don d’organes soient encouragées. »

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