Créée dans les années 40, l’Association du diabète regroupe des personnes diabétiques et des professionnels de la santé. Son secrétaire général, le Professeur Régis Radermecker, diabétologue, nous en explique les objectifs ainsi que l’impact de la crise sanitaire.
Texte : Philippe Van Lil
Pr. Régis Radermecker
Secrétaire général
Association du diabète
Quelles sont les missions de l’association ?
Régis Radermecker : « Elle accompagne les personnes diabétiques de tous types, produit de l’information scientifique, défend leurs intérêts auprès des autorités, organise des formations, des événements et des consultations juridiques, etc. »
« Plus encore avec la crise du Covid-19, durant laquelle certains patients ont parfois eu le sentiment d’être abandonnés, l’association a pour objectif de les soutenir et d’être à leur écoute via une permanence téléphonique, les réseaux sociaux et la vente de matériel à prix coûtant. »
Quel est l’impact de la crise sanitaire ?
R. R. : « Lors du premier confinement, dès mars 2020, la ligne téléphonique a commencé à chauffer : des personnes voyaient leur diabète se dégrader par manque d’activité physique ou en raison d’une alimentation non adaptée. De plus, beaucoup craignaient de ne plus pouvoir être soignés. Nous les avons rassurés sur le fait que les médecins restaient joignables, y compris physiquement en cas d’urgence. »
« L’association a d’ailleurs aussi diffusé des capsules vidéo et des messages en ce sens via les réseaux sociaux. Aujourd’hui, les questions portent bien plus sur la vaccination, les délais d’attente, les effets secondaires, etc. Nous donnons toujours des informations pertinentes et non partisanes. »
Durant la pandémie, les autorités ont pris des mesures cohérentes qui, aujourd’hui, doivent continuer à être implémentées.
En quoi les diabétiques sont-elles vraiment des « personnes à risque » en matière de Covid ?
R. R. : : « Il faut bien distinguer le risque d’être infecté de celui de contracter une forme grave de la maladie. Les statistiques révèlent que le risque d’être infecté est le même que pour la population globale. »
« En revanche, une fois infectées, les personnes diabétiques étaient bien plus souvent en soins intensifs ; il s’agissait essentiellement de personnes diabétiques de type 2 et obèses avec des complications déjà préexistantes, notamment vasculaires. Ceci a justifié que ces personnes soient prioritaires lors de la deuxième vague de la vaccination. »
La pandémie a-t-elle apporté des changements structurels ?
R. R. : « Oui. Nous continuons nos téléconsultations grâce à l’outil mis en place par les autorités. Toutefois, cet outil doit encore être réfléchi et mieux encadré, notamment afin de ne pas représenter un coût supplémentaire pour la société ou une surcharge de travail pour les soignants, mais aussi car certains patients ne sont pas à l’aise avec les moyens de communication modernes ou n’en disposent pas. »
« Il ne faudrait pas que la télémédecine engendre des discriminations sociétales ! Durant la pandémie, les autorités ont pris des mesures cohérentes qui, aujourd’hui, doivent continuer à être implémentées. Tout le monde sera gagnant : patients, soignants et autorités. »