La SEP est une maladie neurologique chronique qui affecte le système nerveux central. Ses manifestations cliniques et son évolution diffèrent d’un patient à l’autre. Depuis quelques années, un médicament peut apporter un soulagement pour un des symptômes, à savoir la spasticité.
Texte : Joris Hendrickx
Pr Dr Marie D’Hooghe
Neurologue – Centre national de la sclérose en plaques de Melsbroek
Consultante en neurologie – UZ Brussel
Comment le diagnostic de sclérose en plaques est-il posé ?
« Il faut souvent plusieurs années avant qu’un diagnostic clair puisse être posé car les symptômes peuvent être très vagues (fatigue, troubles gastro-intestinaux, …) en début de maladie et il n’existe pas de test diagnostique spécifique pour la SEP. Lorsque les symptômes suggèrent une sclérose en plaques, des examens supplémentaires sont pratiqués afin de pouvoir poser un diagnostic et ensuite, déterminer le traitement adéquat. »
Quels sont les traitements disponibles ?
« Nous disposons de douze traitements et de neuf mécanismes différents qui permettent de ralentir l’inflammation du cerveau et de la moelle épinière. Par ailleurs, la SEP implique souvent un processus neurodégénératif. Ce processus pouvant se montrer résistant aux médicaments, nous misons également sur un mode de vie sain et actif qui améliorera la résilience des patients. »
La spasticité est souvent gênante, parfois douloureuse, elle limite la prise en charge de soi et perturbe le repos nocturne ainsi que la vie sociale.
Comment la spasticité peut-elle être prise en charge ?
« La spasticité est une sorte de rigidité musculaire des membres ou du tronc, qui s’accompagne souvent de mouvements involontaires et incontrôlables, mais aussi d’une diminution de la force musculaire et de la mobilité chez de très nombreux patients atteints de SEP. Cette spasticité affecte considérablement leur qualité de vie. Un traitement adapté dispensé par un kinésithérapeute permet de rendre un peu de souplesse aux muscles, mais cet effet est généralement temporaire. De plus, l’administration locale de médicaments à l’aide d’une pompe, au niveau de la moelle épinière, est une mesure très invasive. »
Un médicament peut soulager la spasticité…
« Oui ! Il s’agit d’un médicament dont les principes actifs sont un mélange de THC et de CBD, qui proviennent tous deux d’un extrait de cannabis. Nous constatons qu’il est utile dans la réduction de la rigidité musculaire et de spasmes pour une part considérable des patients chez qui la spasticité est à l’origine d’une gêne modérée à sévère. Nous leur avons demandé de tenir à jour un ‘score de la spasticité’ pendant une période d’essai de seize semaines. Pour qu’il puisse continuer à être utilisé, ce score doit présenter une amélioration suffisante. Depuis mars 2020, une amélioration de la qualité de vie est également incluse dans cette évaluation. »