La douleur est la plainte conduisant à la plupart des consultations médicales et paramédicales. Elle constitue un système d’alarme utile et nécessite rapidement l’établissement d’un diagnostic, d’un traitement causal et symptomatique.

Dr Quentin Verwacht
Anesthesiologist
Néanmoins certaines douleurs ne cèdent pas ou insuffisamment au traitement ou ne mènent pas à un diagnostic et persistent. Il faut alors envisager plutôt que la guérison, le soulagement par des actions plus modestes mais multiples, utilisant au mieux les ressources personnelles du patients et de son entourage. L’enjeu est de retrouver un trajet de vie malgré la douleur.
Le modèle bio-psycho-social
Quand on est soignant, se limiter au symptôme et à son traitement (modèle biomédical) est insuffisant. On doit envisager toutes les facettes qui constituent la santé du patient : les facteurs physiques, le vécu et l’entourage(modèle bio-psycho-social). C’est d’autant plus nécessaire pour les maladies chroniques et la douleur en est un exemple éclairant.
L’idéal pour cette prise en charge, c’est une équipe multidisciplinaire ou divers intervenants vont pouvoir selon leur spécialité et de par leur interaction agir au mieux. Par exemple, le psychologue pourra travailler sur les croyances limitantes, le kinésithérapeute sur les limitations physiques, …
Le but pour le patient est de constituer une une boîte à outils et de fixer des objectifs adaptés et motivants.
Cette prise en charge nécessite du temps et de l’écoute, conditions rares et précieuses dans notre système de santé actuel.
Sport et douleur
La lutte contre la kinésiophobie (peur de bouger) est centrale. Le travail du kinésithérapeute n’est pas de diminuer la douleur par des massages par exemple, mais de maintenir voire d’améliorer la capacité physique du patient malgré la douleur.
Le sport est parfois pourvoyeur de lésions mais aussi un moyen de se détacher de la douleur. Fixer des objectifs raisonnables est motivant. L’ancien sportif retrouvera des sensations moyennant une adaptation tandis que la personne sédentaire ouvrira son horizon social, fonctionnel et récréatif.
Conclusion
La douleur chronique implique de parfois prendre un chemin plus long, moins évident afin d’accompagner le patient dans la mobilisation de ses ressources pour y faire face.