En Belgique, l’obésité touche près d’une personne sur six. Souvent réduite à une question de poids, l’obésité est pourtant une maladie chronique complexe liée à un dérèglement du tissu graisseux qui entraine des effets négatifs sur la santé et contribue au développement de nombreuses complications, dont cardiovasculaires, métaboliques et respiratoires.
Selon les recommandations de la BASO (Belgian Association for the Study of Obesity), la prise en charge de l’obésité doit reposer sur une évaluation clinique approfondie. L’indice de masse corporelle (IMC) reste la base reconnue pour définir l’obésité et devrait être beaucoup plus systématiquement renseigné dans les dossiers médicaux. Mais l’obésité ne se résume pas à un chiffre sur la balance ; ainsi, pour orienter efficacement la prise en charge, il est essentiel d’aller au-delà de l’IMC, en évaluant la composition corporelle -notamment via la mesure du tour de taille- et les répercussions physiques, fonctionnelles et mentales que peut entrainer l’obésité.
La BASO recommande également une prise en charge multidisciplinaire centrée sur le patient, structurée autour de quatre piliers complémentaires: les modifications du mode de vie (nutrition, activité physique, sommeil), l’accompagnement psychologique, les traitements médicamenteux et les interventions chirurgicales. Ces approches ne sont pas exclusives, mais doivent être envisagées de manière personnalisée, en fonction du profil de chaque patient, de la gravité des complications, et dans une logique de suivi à long terme.
Dans ce cadre, la BASO plaide pour une meilleure structuration des soins de l’obésité en Belgique, à l’image de ce qui existe pour d’autres maladies chroniques. Cela implique aussi un changement de regard sur l’obésité : la stigmatisation reste un frein majeur à la prise en charge. Reconnue comme une maladie à part entière et complexe, l’obésité requiert un accompagnement multidisciplinaire adapté, respectueux, et fondé sur des bases scientifiques solides.
