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Une étude met en lumière les besoins en matière de santé mentale

La santé mentale des belges reste une priorité importante de santé publique. En effet, de nombreux Belges souffrent de problèmes de santé mentale, ce qui impacte considérablement leur quotidien. Pierre Smith, docteur en santé publique, chercheur à Sciensano et chercheur associé à l’Université catholique de Louvain.

 Pierre Smith

docteur en santé publique, chercheur à Sciensano et chercheur associé à l’Université catholique de Louvain.

E n 2021, l’étude nationale belge sur le fardeau de la maladie réalisée par Sciensano a mis en avant que les problèmes de santé mentale étaient une des principales causes des années de vie en bonne santé perdues. De plus, le bien-être et la santé mentale de la population sont étroitement liés au contexte socio-économique dans lequel nous vivons, et plusieurs études ont mis en avant que les évènements de ces dernières années (pandémie de Covid19, crise énergétique, guerres, crise climatique, etc.) ont des impacts négatifs à moyen et long terme. «  L’étude BELHEALTH de Sciensano a mis en évidence qu’en mars 2024, 19 % des adultes en Belgique présentaient des symptômes d’anxiété et 17 % des symptômes de dépression. Si ces chiffres sont inférieurs à ceux lors de la pandémie de Covid-19 (23 % et 22 % respectivement en décembre 2020), ils restent toutefois nettement supérieurs à ceux de 2018 (11 % et 9 % respectivement)  », explique Pierre Smith. «  Certaines personnes sont également plus susceptibles de déclarer des problèmes de santé mentale, telles que les personnes âgées de 18 à 29 ans, les femmes, et les personnes avec un niveau d’éducation inférieur. L’étude BELHEALTH a également mis en avant qu’en novembre 2023, les inquiétudes les plus fréquemment évoquées par les plus de 7.  000  personnes sondées étaient l’économie et le coût de la vie (41 % avec une inquiétude élevée), la désinformation et diffusion de fake news (36 %) et l’évolution politique dans le monde (35 %). Enfin, une mauvaise santé mentale de la population a aussi un impact significatif sur notre société et par exemple sur notre économie. En 2015, l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) a publié un rapport qui estimait que les coûts directs et indirects des problèmes de santé mentale (en ce compris les coûts pour le système de santé, la sécurité sociale et le marché du travail) étaient équivalents à 5 % de notre produit intérieur brut (PIB), un des pourcentages les plus élevés des pays de l’OCDE », poursuit l’expert.


Il est essentiel que notre système de santé puisse répondre aux besoins de santé mentale de la population.

Adapter l’offre de soins

Il est donc essentiel que notre système de santé puisse répondre aux besoins de santé mentale de la population. Une étude réalisée par le Service d’études de la Mutualité Chrétienne et Sciensano a mis en évidence sur base des données de l’étude BELHEALTH (février 2023) que parmi les personnes déclarant avoir besoin d’une aide psychologique, 41 % déclaraient ne pas en avoir reçu. Pierre Smith : « Les principales raisons mentionnées par les participants de l’étude étaient ‘ne pas avoir osé faire le pas’ (30 %), ‘ne pas avoir le temps ‘(22 %) et ‘ne pas avoir d’aide à proximité’ (16 %).  » Face à ce constat, il est donc important d’améliorer l’accès aux soins de santé mentale. Plusieurs réformes ont été mises en place ces dernières années, la plus récente étant celle des soins psychologiques de première ligne initiée par l’INAMI, aussi bien pour les enfants et adolescents que pour les adultes, avec une attention particulière pour les publics plus vulnérables. Depuis 2021, cette réforme renforce progressivement à la fois l’offre de soins psychologiques dans l’ensemble du pays via les réseaux de santé mentale et les rend financièrement plus accessibles grâce au remboursement d’un nombre déterminé de séances financées par l’assurance obligatoire soins de santé (INAMI). De cette manière, la majeure partie du prix des séances est directement pris en charge par le système du tiers payant, et les patients ne payent que leur quote-part personnelle. Plus d’informations sur le remboursement des soins psychologiques de première ligne sont disponibles sur le site web de l’INAMI et sur le site de sa campagne de communication ‘Parlons-en’.

Pour plus d’informations :
inami.fgov.be – parlonsen.be

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