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Neurologie

Dépression : quand la maladie résiste au traitement

On constate une augmentation des cas de dépression dans la société.

Entre le TDM (Trouble Dépressif Majeur) et le TDR (Trouble Dépressif Résistant au traitement), il existe une nuance importante : la difficulté de guérison. Alors quelles perspectives offrir aux patients ? Explications du Professeur Charles Kornreich, Chef de Service Psychiatrie et Psychologie médicale au CHU Brugmann.

Professeur Charles Kornreich

Chef de Service Psychiatrie et Psychologie médicale au CHU Brugmann

Quelle est la différence entre le TDR et le TDM ? 

Charles Kornreich  : «  Le trouble de résistance au traitement est un trouble dépressif majeur qui résiste aux antidépresseurs – après échec des traitements psychologiques. On considère qu’il y a résistance à partir d’une non-réponse à deux antidépresseurs différents conduits pendant 4 à 6 semaines, à des doses suffisantes. On estime qu’environ un tiers des patients souffrant de TDM sont résistants aux traitements antidépresseurs. Le problème en psychiatrie est notre difficulté à prédire la réponse au traitement – même si la recherche évolue positivement, et pourrait apporter des progrès, notamment grâce à l’intelligence artificielle. » 

En quoi les symptômes diffèrent-ils entre TDM et TDR ? 

C. K. : « Le contenu des symptômes reste le même. Ils sont essentiellement émotionnels, comme la tristesse, le manque de désir, d’envie, de capacité à ressentir du plaisir, les idées noires, les insomnies… Ou cognitifs, comme les troubles de la concentration. Tous ces signes font partie du tableau dépressif, sans différence majeure entre les TDM et TDR. » 

On estime qu’environ un tiers des patients souffrant de TDM sont résistants aux traitements antidépresseurs.

Le TDR présente-t-il un risque accru de tendances suicidaires ? 

C. K. : « Oui, car il y a un découragement par rapport au traitement, et aussi parce qu’une partie de ces dépressions résistantes sont en fait des dépressions bipolaires, pour lesquelles le risque suicidaire est certainement plus important. » 

Dans le cas d’un TDR, quelles sont les autres options de traitement ? 

C. K. : « On essaye les psychothérapies, différentes pistes d’antidépresseurs, mais aussi des stabilisateurs de l’humeur, des antipsychotiques atypiques ou encore un traitement du TDR sous forme de spray nasal, administré à l’hôpital. Autres possibilités : la neurostimulation qui comprend les stimulations électriques ou magnétiques transcrâniennes, ou encore les électrochocs pour les dépressions très sévères. » 

Dans quelle mesure l’environnement du patient influence-t-il son état de santé ? 

C. K. : « Il l’influence grandement. Les êtres humains anticipent par nature le futur. Si les perspectives sont très mauvaises, par exemple que l’environnement de travail est toxique, que la personne a des problèmes financiers ou relationnels sans espoir d’amélioration, Il sera fragilisée. On constate une augmentation des cas de dépression dans la société. Cela peut s’expliquer par la pression à la productivité, à la rapidité des changements, à l’impact du flux incessant d’informations véhiculées par les mails et les réseaux sociaux…Tous ces paramètres augmentent le stress et les troubles anxieux et doivent être pris en considération. »

| Cette publication a bénéficié du soutien financier de Janssen-Cilag NV, une société Johnson & Johnson (Janssen). Les opinions exprimées dans cette publication sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de Janssen. 

| ©Janssen-Cilag NV, a Johnson & Johnson company – EM-157143 – Approval date: 06-2024 – vu/er Luc Van Oevelen, Antwerpseweg 15-17, 2340 Beerse.

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