Skip to main content
Home » Neurologie » « J’étais déterminée à retrouver rapidement une vie aussi ‘normale’ que possible »
Neurologie

« J’étais déterminée à retrouver rapidement une vie aussi ‘normale’ que possible »

Victime d’un AVC en 2017, Mélanie Andernack ne s’est pas laissée abattre par la fatalité et a repris une activité professionnelle qui la passionne. Cette maman de trois enfants et décoratrice d’intérieur indépendante nous raconte son parcours. 

Vous aviez 37 ans quand votre AVC est survenu. Quelle était votre vie jusque-là ?

Mélanie Andernack : « Je travaillais comme dessinatrice industrielle et j’étais maman de trois enfants, dont le dernier était âgé d’à peine 10 mois. »

Comment votre AVC est-il survenu ?

M. A.  : «Très rapidement. En l’espace de quelques minutes, je me suis retrouvée complètement paralysée du côté gauche,. Sur le moment, j’ai cru à un simple malaise qui allait s’estomper le lendemain, mais par chance, mon compagnon était présent et à très vite compris que ce n’était pas normal. Il a appelé les secours et j’ai été emmenée d’urgence à l’hôpital. »

Aviez-vous eu des signes avant-coureurs ?

M. A. : « Je faisais de l’hypertension, connue depuis une dizaine d’années, et pour laquelle je prenais un traitement. Mais comme je venais d’avoir mon troisième enfant, je dormais peu la nuit et le stress aidant, l’AVC est arrivé. »

Commence alors un long parcours de revalidation ?

M. A.  : « Après deux semaines d’hospitalisation, dont quelques jours en soins intensifs, j’ai tout d’abord entamé 6  mois de revalidation interne, qui consistait en une prise en charge de deux à trois heures par jour, avec beaucoup de kiné et d’ergothérapie, pour faire rebouger les membres et stimuler le cerveau afin que tout refonctionne au mieux. Ensuite, une fois rentrée chez moi, j’ai enchaîné avec 18  mois de revalidation externe, avec une visite quotidienne de deux heures à l’hôpital. »

Au terme de ce processus, vous décidez de relancer votre vie professionnelle, en devenant décoratrice d’intérieur ?

M. A. : « J’étais déterminée à retrouver rapidement une vie aussi ‘normale’ que possible, mais reprendre mes fonctions précédentes ne me paraissait pas envisageable, compte tenu de ma fatigue et des contraintes liées au suivi de mon AVC. J’ai donc décidé de suivre une formation de décoratrice d’intérieur durant trois ans, au terme de laquelle j’ai lancé mon activité en avril 2021. Je suis devenue indépendante, ce qui me permet de gérer mes horaires de manière flexible, de m’occuper de mes enfants et de mes soins de santé. Parallèlement, je dispose d’une voiture adaptée qui me permet d’être autonome dans mes déplacements. »

Précisément, quel est votre suivi médical au quotidien ?

M. A. : « Il y a très peu de risques de récidive tant que je suis bien soignée. J’effectue une visite par an chez le cardiologue pour mon hypertension, afin de s’assurer que le médicament que je prends convient toujours. Ce n’est donc pas très contraignant. Je prends donc un traitement contre l’hypertension et un traitement antispasmes, car mon cerveau ne contrôlant plus mes membres à 100 %, il peut les rendre spastiques en cas d’effort. Je reçois également des injections de toxine botulique tous les 5 à 6 mois, pour permettre aux muscles que je ne peux pas contrôler de mieux travailler. »

Vous avez donc récupéré une bonne forme physique ?

M. A. : « En effet, à part mon bras gauche qui reste non fonctionnel. Mais je fais de la kiné 3 à 4 fois par semaine, et je me rends chez un physiothérapeute tous les 2 à 3 mois. Et un peu de sport en complément pour entretenir la forme ! »

En avril 2023, vous avez reçu un Prix CAP48 de l’Entreprise Citoyenne, qui salue les actions positives et significatives en matière d’inclusion des personnes en situation de handicap. Une belle reconnaissance pour votre parcours?

M. A. : « En apprenant que j’avais fait un AVC, c’est un peu de mon existence qui s’est écroulée  : qu’allais-je devenir  ? Pourrais-je récupérer mes facultés ? Évidemment, ma vie ne sera plus jamais comme avant et chaque situation est différente, mais rien n’est jamais terminé. Malgré un handicap, la vie peut continuer, moyennant certaines adaptations. Et ça ne m’empêche pas d’être heureuse, avec un job qui me passionne et que je considère quasiment comme un loisir. Je mène une vie épanouie et quasi normale ! »

Next article