Le CHR de Namur s’est doté récemment d’une unité kangourou au sein de son Pôle Mère-Enfant. Valérie Van Ingelgem, gynécologue et cheffe du Service d’obstétrique, et Elisabeth Henrion, Cheffe du Service de néonatologie, nous éclairent sur son rôle et son fonctionnement.
Texte : Philippe Van Lil – Photo : Alex Pasarelu
Pourquoi cette nouvelle unité ?
E. Henrion : « Auparavant, les bébés étaient séparés de leurs parents lorsqu’il était nécessaire de les admettre en néonatalogie. Les parents ne pouvaient pas y loger. Cette unité permet d’éviter cette séparation, souvent vécue comme une rupture traumatisante. Elle était le dernier chaînon manquant dans notre offre. Nous pouvons désormais assurer une prise en charge de toutes les maternités, de la procréation assistée à la néonatalogie. »
V. Van Ingelgem : « L’unité kangourou compte 8 chambres individuelles et une grande chambre avec 4 lits. Elles sont dotées de tout l’équipement nécessaire pour assurer une surveillance rapprochée, avec un monitoring permanent sur une centrale. Tous les soins se font en chambre en collaboration avec les parents. »
Quel est l’impact pour le personnel soignant ?
E. H. : « Le changement, c’est que les équipes soignantes n’ont plus le bébé sous les yeux en permanence. Les parents sont vraiment les premiers acteurs des soins, avec le personnel pour les accompagner. On encourage aussi les parents à porter au maximum leur enfant en kangourou, en peau à peau ; cela permet de le stabiliser au mieux. »
V. V. I.: « Cette nouvelle unité est le carrefour de plusieurs disciplines : gynécologues, pédiatres, kinés, psychologues, etc. On espère pouvoir étendre ce concept aux unités de soins intensifs néonataux dans les prochaines années. »
E. H. : « Nous sommes un centre de référence pour toutes les grossesses potentiellement à risque au niveau régional avec, par exemple, la prise en charge de tous les grands prématurés de la province de Namur et au-delà. »