Dans la société actuelle, les femmes de tous âges sont confrontées en permanence aux diktats de l’antivieillissement. Présentatrice-vedette du JT de RTL TVI, Caroline Fontenoy nous partage sa vision des choses.
© PHOTO : JEAN-MICHEL CLAJOT
L’univers médiatique (cinéma, télé…) met beaucoup le physique en avant et privilégie souvent le jeunisme, une tendance qu’on constate principalement chez les femmes. Pensez-vous que les choses évoluent en la matière ?
Caroline Fontenoy : « Elles évoluent, mais pas forcément dans le bon sens, car ce jeunisme à tout-va est encore excessivement présent. Après le cinéma et la télévision, ce sont aujourd’hui les réseaux sociaux qui ont pris le relais, et la tendance s’est exacerbée : des influenceuses nous vantent de nombreux produits pour rester le plus jeune possible et le plus longtemps possible. Des jeunes femmes qui, pour la plupart, n’ont même pas la trentaine, multiplient les expériences anti-rides, voire même les injections de Botox, ce qui est particulièrement interpellant. Par ailleurs, des filtres en tous genres permettent de modifier l’apparence réelle. Pour en avoir parlé avec de nombreux spécialistes, cette tendance fait des dégâts chez les jeunes, qui croient que ce qu’ils voient est la réalité, qui n’arrêtent pas de se comparer aux autres et qui s’imaginent que la vie de ces influenceuses est magique. »
Vous-même, en tant que personnalité médiatique active depuis de nombreuses années, avez-vous déjà ressenti cette pression liée à l’anti-vieillissement ?
C.F. : « En télé, on sait qu’on est dans le règne de l’image avant tout, et qu’on doit renvoyer une image soignée, ne fut-ce que par respect pour le public. Donc, bien sûr qu’on ressent cette pression, et d’autant plus chez les femmes. Là où c’est dérangeant, c’est que, là où on souligne vite les signes du vieillissement chez les femmes, on décrira plutôt ceux-ci comme étant une marque d’expérience chez les hommes. Or, en tant qu’enfant de la télé, j’ai toujours regardé des femmes telles que Claire Chazal, Evelyne Dhéliat ou Catherine Laborde, en leur trouvant énormément de classe. Pour ma part, je me trouve bien meilleure journaliste à 45 ans qu’à 25 ans, et donc je trouverais totalement injuste d’être jugée en fonction de mon âge ou parce que j’ai quelques rides qui apparaissent, alors que je me sens pleinement à l’aise dans l’exercice de mon métier. »
Il est possible de bien vieillir, à commencer par la pratique d’un sport qui permet d’entretenir le corps.
Quels conseils pouvez-vous prodiguer aux femmes qui ressentent cette pression liée au poids des années ?
C.F. : « Ce n’est jamais enthousiasmant de vieillir, évidemment qu’on aimerait toutes garder notre physique de 20 ans ! Mais il est possible de bien vieillir, à commencer par la pratique d’un sport qui permet d’entretenir le corps. Certes, passé le cap des 40 ans, les petits kilos superflus partent moins facilement, mais je ne me prive pas pour autant en matière d’alimentation. Précisément, la pratique du sport n’empêche pas de rester gourmande. Parallèlement, s’investir dans des projets professionnels et/ou privés permet de se concentrer sur l’essentiel, plutôt que de ruminer sur le temps qui passe et les petites choses qui ne vont pas aussi bien qu’on le souhaiterait. »