Plus fréquente chez les femmes en âge de procréer (une sur trois), cette anémie peut être traitée efficacement, une fois détectée.

Dr. Caroll Gilson
Gynécologue et sexologue
Qu’est-ce que l’anémie ferriprive ? Et ses symptômes ?
Dr. Caroll Gilson, gynécologue et sexologue : « Elle indique un manque de fer. Ce fer qui transporte de manière optimale l’oxygène par l’hémoglobine. L’anémie entraîne des symptômes tels qu’une fatigue générale, des vertiges, des maux de tête, des palpitations et de l’essoufflement. De tels symptômes étant relativement fréquents chez tout un chacun, par exemple selon la saison, cette anémie passe souvent inaperçue. La persistance des symptômes pousse les patientes à consulter. Une prise de sang suffit alors à détecter cette carence en fer (et souvent aussi en vitamines B). »
Quelles en sont les causes ?
Dr. Gilson : « La teneur en vitamines et en fer de nos aliments est moindre qu’autrefois et notre alimentation est moins équilibrée. Par ailleurs, les patientes véganes, ou suivant des diètes restrictives, manquent souvent de fer et/ou de vitamine B. De plus, une femme en âge de procréer doit pouvoir compenser la perte de fer suite aux menstruations, de même qu’une femme enceinte aura besoin de réserves de fer plus élevées. Les maladies chroniques peuvent aussi entrer en ligne de compte. Certaines anémies sont héréditaires (thalassémies). »
Dans quelle mesure cette anémie peut-elle conduire à des troubles sexuels ?
Dr. Gilson : « L’anémie entraîne une fatigue, une irritabilité, une anxiété et même des troubles de l’humeur. Elle peut aussi modifier la production de sérotonine, qui influe sur notre sensation de plénitude, et la dopamine, indispensable au désir sexuel. Ces éléments combinés pourraient causer des difficultés au niveau relationnel et sexuel. Toutefois, les causes d’une baisse de désir sont souvent complexes à cerner et ne sont donc pas forcément liées, ou pas uniquement, à une anémie ferriprive. »
Suivre rigoureusement le traitement prescrit est essentiel.
Quelles sont les possibilités de prise en charge qui garantissent une efficacité approuvée ?
Dr. Gilson : « Par une supplémentation en fer et/ou vitamines. En cas d’anémie sévère, comme après une hémorragie postpartum, une transfusion sanguine ou de fer administré par voie intraveineuse ou musculaire peut être nécessaire. Pour des cas moins graves, des médicaments contenant du fer, ou associés à de la vitamine B sont pris par voie orale. Il est important de noter que certains compléments alimentaires peuvent parfois perturber le transit intestinal causant des maux d’estomac, mais ce n’est pas systématique. »
En quoi la prise en charge est-elle importante, tant en termes de prévention que de traitement ?
Dr. Gilson : « Suivre rigoureusement le traitement prescrit est essentiel pendant au moins trois mois pour obtenir un effet positif et faire remonter les réserves de fer. Une nouvelle prise de sang au terme de cette période permet de vérifier si le traitement doit être poursuivi ou pas. Par ailleurs, une patiente sujette à de l’anémie chronique suite à des règles abondantes, ou dont l’alimentation est peu équilibrée, devra être suivie régulièrement, par une prise de sang annuelle. Il est essentiel de pratiquer un dépistage d’anémie, par simple prise de sang, devant tout accès de fatigue. »
Interview sponsorisée par les Laboratoires Pierre Fabre