Home » Santé Féminine » L’hormonothérapie contre les effets indésirables de la ménopause
Santé Féminine

L’hormonothérapie contre les effets indésirables de la ménopause

En collaboration avec
En collaboration avec

Survenant auprès des femmes âgées entre 45 et 55 ans, la ménopause se traduit par une absence définitive de règles depuis une année et induit des symptômes subjectifs souvent très désagréables. Afin d’améliorer ces symptômes, il est recommandé de suivre un traitement hormonal ciblé. Le Docteur Éveline Markowicz, spécialiste en la matière, nous éclaire sur le sujet. 

Dr Éveline Markowicz

Gynécologue

Symptômes indésirables de la ménopause 

C’est un fait : 80 % des femmes ménopausées souffrent de symptômes subjectifs tels que des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes, des troubles du sommeil, des douleurs articulaires ou encore une sécheresse de la sphère urogénitale. Ces symptômes peuvent durer entre 5 et 15 ans, et diminuent drastiquement la qualité de vie de certaines patientes. Ce n’est pas tout : « La partie non-visible de l’iceberg – qui est probablement ce qui nous intéresse le plus en termes de santé publique – c’est le fait qu’à la ménopause, vous augmentez votre risque cardiovasculaire, c’est-à-dire le risque de développer des infarctus et accidents vasculaires cérébraux, » explique le Docteur Markowicz.

De plus, la ménopause peut induire une perte de calcium au niveau des structures osseuses telles que la colonne vertébrale et le col fémoral, ce qui peut mener à de l’ostéoporose – des tassements vertébraux et une fracture du col du fémur. 

À la ménopause, le risque cardiovasculaire augmente, c’est-à-dire le risque de développer des infarctus et accidents vasculaires cérébraux.

Bienfaits de l’hormonothérapie

Afin de contrer les symptômes subjectifs liés à la ménopause et de réduire le risque d’ostéoporose, ou de problèmes cardiovasculaires, les femmes ménopausées peuvent bénéficier d’un traitement hormonal spécifique. Combinant œstrogènes et progestérone – ou ses dérivés progestatifs –, ce traitement prescrit par voie orale ou transdermique fait l’objet d’un consensus au niveau international, sauf contre-indication formelle.

De plus, l’hormonothérapie substitutive diminue probablement le risque d’Alzheimer et de démence. Pour assurer une efficacité optimale du traitement, il doit être démarré dans les 10 ans de début de la ménopause. « À 60 ans, il faut réévaluer le traitement avec la patiente, en fonction de son état de santé, » ajoute notre interlocutrice. 

Il y a vraiment un bénéfice santé important à avoir un traitement substitutif de ménopause au long terme.

Effets secondaires du traitement hormonal 

« Les risques liés à l’hormonothérapie sont dépendants du type de traitement que l’on va utiliser, de la dose, de la durée d’utilisation, de la voie d’administration et du moment où l’on a initié le traitement, » explique le Docteur Markowicz. Cela dit, les effets secondaires de la substitution hormonale sont limités : les patientes peuvent faire de la rétention d’eau, présenter de la tension mammaire et des maux de tête, ou présenter des saignements au cours des six premiers mois.

Avant d’entamer un tel traitement, certaines contre-indications sont cependant à prendre en compte, comme les cancers oestrogenodépendants, un saignement vaginal, les thromboembolies actives, ou encore une hypertension non-traitée. Le risque de développer un cancer du sein existe, mais est fortement limité : il correspond au même risque que lors de l’ingestion d’un verre de vin par jour. « La première cause de mortalité des femmes n’est pas le cancer du sein, mais les problèmes cardiovasculaires. Si on peut améliorer le risque cardiovasculaire, c’est important en termes de santé publique, » note notre interlocutrice. 

La sensibilisation, une démarche essentielle 

« Il y a vraiment un bénéfice santé important à avoir un traitement substitutif de ménopause au long terme, » ajoute le Docteur Markowicz. Très investie auprès de ses patientes, elle conclut : « Avec la possibilité d’avoir de l’information via différents canaux, les patientes peuvent être mieux informées. Cependant, malgré cette pléthore de sources d’information, le dialogue avec le médecin – le fait que le médecin aborde le sujet avec les patientes – reste la meilleure forme de sensibilisation ».

Cijfers 

– 80 % femmes subissent la ménopause de manière intense
– 20 % des francophones sont sous traitement de la ménopause
– 10 % des néerlandophones sont sous traitement de la ménopause

Next article