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Allergie aux acariens : comment la détecter et la combattre

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Parce que ces symptômes peuvent être confondus avec un rhume ou une grippe, cette allergie peut être difficile à détecter et à traiter efficacement. Entretien avec le Docteur Sarah Karolinski, pneumologue au CHR Haute Senne. 

Docteur Sarah Karolinski

pneumologue

CHR Haute Senne

Quels sont les symptômes de l’allergie aux acariens ? Sarah Karolinski :

«  Ce sont des symptômes généraux que l’on peut retrouver dans certaines infections virales  : le nez qui coule, des éternuements, une conjonctivite, des maux de tête ou de gorge. Parfois également des symptômes respiratoires  : toux, asthme, … Ce qui pousse les patients à consulter, c’est la persistance de ces symptômes tout au long de l’année. Au vu de la météo assez humide de notre pays, les acariens sont en effet présents une grande partie de l’année. »

Cette allergie peut avoir un impact non négligeable, tant chez l’enfant que chez l’adulte.

S. K.  : «  Nous sommes essentiellement au contact des acariens pendant la nuit, une fois dans notre lit. Les symptômes sont responsables de réveils nocturnes à cause du nez bouché ou de la nécessité de se moucher, ce qui peut induire une mauvaise qualité de sommeil et par extension des troubles de la concentration pour les enfants et chez les adultes, avec une influence sur les résultats scolaires et la productivité au travail. Le fait d’avoir mal dormi peut également rendre plus facilement irritable. »

S’ils ne guérissent pas le patient de leur allergie, les traitements vont soulager les symptômes et améliorer la qualité de vie des bénéficiaires.

Un risque d’évolution vers un asthme allergique est aussi possible ?

S. K. : « L’allergie est un phénomène inflammatoire : l’allergène entre en contact avec nos muqueuses respiratoires, ce qui induit une inflammation qui commence dans le nez et qui descend au fur et à mesure vers les bronches, avec la possibilité de développer de l’asthme. La rhinite allergique aux acariens provoque un asthme généralement plus sévère, ce qui en fait l’allergie la plus présente chez les patients asthmatiques, avec des conséquences inévitables sur la qualité de vie. »

Quels sont les traitements existants ?

S. K.  : « On peut dégager trois axes importants. Tout d’abord, essayer le plus possible d’éviter l’allergène. En clair, aérer et ventiler le mieux possible les pièces de vie, au minimum15-20 minutes matin et soir, penser à laver ses draps de lit chaque semaine à minimum 60 degrés, éviter la présence de tapis, veiller à un taux d’humidité raisonnable dans la maison(40-60  degrés de taux d’humidité),utiliser des housses anti-acariens, etc. Évidemment, respecter en permanence ces recommandations à la lettre peut s’avérer fastidieux.

La rhinite allergique aux acariens provoque un asthme généralement plus sévère, ce qui en fait l’allergie la plus présente chez les patients asthmatiques.

D’où un deuxième axe, à savoir les traitements qui, sans guérir le patient, vont soulager les symptômes : des sprays nasaux, des gouttes pour le nez ou les yeux, de la cortisone en inhalation et des broncho-dilatateurs pour dilater les bronches, ou encore des antihistaminiques par voie orale. Toutefois, certains antihistaminiques peuvent provoquer de l’irritabilité chez les enfants, ou parfois aussi causer un phénomène d’accoutumance chez les adultes qui en atténue les effets positifs.

Lorsque les traitements symptomatiques ne sont pas suffisants, un troisième axe est celui de la désensibilisation, dont l’avantage est non seulement d’améliorer les symptômes mais également de développer une tolérance. »

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