Les progrès constants en la matière permettent aux patients de voir leur qualité de vie améliorée. Explication du Professeur Laurent Crenier, Président de l’Association Belge du Diabète et Responsable de la Clinique de Diabétologie à l’Hôpital Erasme.
Texte : Olivier Clinckart
Professeur Laurent Crenier
Président
l’Association Belge du Diabète
En Belgique, entre 500.000 et 600.000 personnes sont diabétiques. Les diabètes dits de type 1 et de type 2 représentent 95 % des cas, 60.000 personnes environ étant atteintes du type 1. Celui-ci touche davantage les enfants et les adolescents au moment du diagnostic, tandis que le type 2 touche plutôt des gens plus âgés – entre 40 et 50 ans – lors du diagnostic.
Comme l’explique le Professeur Laurent Crenier, « le diabète de type 1 détruit les cellules du pancréas qui sécrètent l’insuline, cette hormone qui va réguler à la manière d’un thermostat le taux de sucre (glucose) dans le sang. Ce glucose agit en quelque sorte comme un carburant pour notre organisme. Ne pas en avoir assez – être en hypoglycémie – est dangereux, mais en avoir de trop sur du long terme peut provoquer des complications chroniques avec un risque d’atteintes cardiovasculaires, d’infarctus ou encore d’AVC… Avec le type 2, le corps devient résistant à l’action de l’insuline qui agit donc moins efficacement, ce qui entraîne une glycémie élevée dans le sang ».
Injection d’insuline
La bonne gestion du diabète consiste donc à garder la glycémie, ce glucose essentiel à la vie, dans des valeurs ni trop hautes ni trop basses, afin d’altérer le moins possible la qualité de vie du patient.
Afin de s’injecter la bonne dose d’insuline 3 ou 4 fois par jour, les patients ont constamment besoin de pouvoir mesurer leur taux de glycémie.
Pour le type 2, depuis quelques années, des médicaments de plus en plus performants ont entraîné de moins en moins d’effets secondaires et de plus en plus d’effets bénéfiques. Chez les patients concernés, il faut parfois recourir à un traitement d’injection d’insuline, il est alors important de surveiller le taux de glucose et intéressant d’en analyser les courbes de tendance.
« Par contre, explique le Professeur Crenier, le type 1 exige de substituer la sécrétion naturelle d’insuline par des injections externes et de doser celles-ci avec précision. De plus, la difficulté réside dans le fait que le taux de sucre varie dans le sang quasi en permanence, entre autres en fonction de l’alimentation. Afin de s’injecter la bonne dose d’insuline 3 ou 4 fois par jour, les patients ont constamment besoin de pouvoir mesurer leur taux de glycémie. »
Innovations majeures
Heureusement, ces dernières années, la technologie a fortement évolué en la matière : « Le FreeStyle Libre est une de ces innovations majeures, utilisée par 70 à 80 % des patients diabétiques de type 1. Ce lecteur de glucose sans piqûre permet de connaître à tout moment son taux de glucose, de même qu’il permet de consulter l’historique des taux relevés. Une information des plus utiles permettant de connaître le bon taux d’insuline à s’injecter. »
La majorité des utilisateurs du FreeStyle Libre s’injectent leur insuline avec des stylos injecteurs dont l’aiguille est tellement fine qu’elle est indolore.
Avantages
Les avantages sont donc nombreux par rapport aux méthodes précédentes : « Auparavant, les patients se faisaient une piqûre au bout du doigt, ce qui n’était pas très agréable et ne procurait que le taux de glucose au moment même, sans aucun détail lié à son évolution. Le grand avantage de ces nouvelles technologies médicales comme le FreeStyle Libre, c’est que les patients gardent un capteur petit et discret et qui reste collé pendant 14 jours, avec une bonne autonomie. Chaque fois qu’ils le souhaitent, via un lecteur ou leur smartphone, et donc sans douleur, les patients peuvent consulter leur taux de glucose tout en obtenant une évolution avec une courbe de tendance.
Enfin, le patient peut activer une alarme qui permettra de l’alerter à n’importe quel moment quand le taux de glucose est trop bas ou trop haut. »
Un impact positif
Avec la crise du Covid, l’obligation de confinement et la difficulté d’organiser des consultations dans des conditions optimales, le partage de données à bon escient a démontré toute son utilité. Et ce, que ce soit avec un proche ou un professionnel de la santé, système largement répandu dans toutes les Conventions Diabète Hospitalières Belges. Grâce à cette technologie médicale, comme l’explique le Professeur Crenier, « les parents peuvent garder un œil sur la glycémie de leur enfant pendant que celui-ci est à l’école. Cela permet également de faire de la télé médecine, puisqu’il peut être très utile de communiquer avec ses patients en consultant au même moment ses données de glycémie. »
En Belgique :
– Entre 500.000 et 600.000 personnes sont diabétiques
– Les diabètes de type 1 et de type 2 représentent 95 % des cas
– Le diabète de type 1 touche majoritairement les enfants
– Celui de type 2 touche une population plus âgée, entre 40 et 50 ans au moment du diagnostic