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Diagnostic moins coûteux et plus rapide du glaucome

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Le glaucome est insidieux. Des nouvelles possibilités de diagnostic et de nouveaux traitements ouvrent la voie à une amélioration de la situation pour ses victimes.

Prof. dr. Ingeborg Stalmans,

Ophtalmologue à l’UZ Leuven et responsable du groupe de recherche Maladies oculaires à la KU Leuven

Qu’est-ce que le glaucome ?

« Le glaucome est une affection chronique du nerf optique (qui connecte l’œil et le cerveau). Ce nerf optique meurt peu à peu, entraînant une réduction progressive du champ visuel. Le patient n’en a pas tout de suite conscience, car la vision latérale est la première affectée et que le cerveau essaie de compenser ces informations perdues, masquant le problème. En outre, un œil compense l’autre ».

« Par conséquent, la maladie n’est souvent décelée que tardivement, lorsqu’elle est déjà à un stade avancé et que le glaucome commence à affecter la vision centrale, entraînant une vision en tunnel. Malheureusement, la maladie est irréversible. Les dommages causés sont permanents. »

Quelles sont les causes de cette maladie ?

« Le glaucome s’accompagne généralement d’une augmentation de la pression oculaire, indétectable pour le patient. Elle n’apparaît qu’après mesures médicales. De plus, un tiers des patients atteints de glaucome ont une pression oculaire inférieure à la limite supérieure théorique. La seule mesure de la pression ne permet donc pas d’exclure le glaucome. »

Notre groupe de recherche a mis au point un algorithme capable de déterminer automatiquement le risque de glaucome. 

Comment soigner le glaucome ?

« Les traitements portent principalement sur la réduction de la pression oculaire. C’est notamment possible à l’aide de gouttes ophtalmiques qui réduisent la production d’humeur aqueuse ou en améliorent l’évacuation. Nous attendons avec impatience l’arrivée d’un nouveau collyre qui améliore l’écoulement par les canaux d’évacuation (trabéculum). Ce mécanisme d’action est unique et se distingue des gouttes pour le glaucome couramment utilisées. »

« Mais le traitement au laser fait également partie des options. Nous plaçons des points de laser au niveau des canaux d’évacuation pour les rendre plus perméables. Cela permet à l’humeur aqueuse de mieux drainer hors de l’œil, et donc de réduire la pression oculaire. Les traitements au laser gagnent en popularité depuis qu’une étude menée au Royaume-Uni a démontré leurs bons résultats. »

Et si ces options ne donnent pas de résultats probants ?

« Dans ce cas, une intervention chirurgicale peut être envisagée pour améliorer le drainage de l’humeur. Dans la technique classique (trabéculectomie), nous créons un canal avec les tissus du patient. Ces dernières années, des techniques moins invasives ont également été mises au point, avec de minuscules tubes (stents) introduits dans les canaux d’évacuation. La diminution de la pression oculaire obtenue avec ces techniques est généralement moindre qu’avec une trabéculectomie classique, mais ces techniques sont moins invasives et l’opération et le temps de récupération sont plus courts. Nous devons évaluer au cas par cas la meilleure option de traitement. Cela dépend principalement de la pression oculaire que nous voulons obtenir. »

L’application

L’application «Aide-gouttes Glaucome» offre non seulement un grand nombre d’informations pertinentes sur le glaucome aux patients, mais aussi un soutien en matière de suivi du traitement de cette maladie. Par exemple, il est possible d’y établir un agenda qui rappelle à l’utilisateur qu’il doit mettre ses gouttes. Elle fournit également des conseils sur la meilleure façon de suivre le traitement. De plus, l’application comprend une série de questions à garder à portée de main lors d’un entretien avec le médecin, afin de mieux surveiller les symptômes du glaucome.

Quels sont les défis posés par le diagnostic ?

« Le diagnostic du glaucome repose sur une mesure de la pression oculaire, un examen du champ visuel, des photos et des scanners du nerf optique. Malheureusement, ces examens prennent trop de temps et sont trop coûteux pour permettre un dépistage de la population. Le diagnostic du glaucome se fait donc exclusivement dans le cabinet de l’ophtalmologue. »

« Les patients réalisent généralement trop tard qu’ils ont un glaucome. La maladie est souvent découverte par hasard, lorsque l’ophtalmologue examine un patient pour un autre problème. Par conséquent, plus de la moitié des patients ne sont pas diagnostiqués. »

Comment accélérer le diagnostic ?

« Au sein de notre groupe de recherche sur les maladies oculaires de la KU Leuven, nous avons développé un algorithme qui utilise l’intelligence artificielle et peut déterminer automatiquement le risque de glaucome sur la base d’une photo du fond de l’œil. Cette méthode est beaucoup moins chère et plus rapide que les diagnostics traditionnels, ce qui pourrait rendre possible le dépistage de la population. La qualité des appareils photo des smartphones s’améliorant sans cesse, ce dépistage pourrait même se faire par le biais d’une application mobile, à l’avenir. »

L’application

L’application d’aide au gouttage pour le glaucome a été développée pour promouvoir l’observance du traitement chez les patients atteints de glaucome.

Comme le souligne le Prof. dr. Ingeborg Stalmans, le glaucome est le voleur furtif de la vision.

L’administration quotidienne de gouttes de médicaments contre le glaucome est essentielle dans le traitement de cette pathologie.

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