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Espoirs en vue grâce aux thérapies agissant sur l’immunité innée

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Le laboratoire Equaly développe des thérapies agissant sur l’immunité innée. Encore au stade préclinique, elles ouvrent la voie à la guérison de nombreuses maladies.

Texte : Philippe Van Lil

Jean-Marie Saint-Remy

Fondateur et CSO

Equaly

Toute pathologie humaine implique un dérèglement de notre système immunitaire. Ce dysfonctionnement peut résulter de l’un des facteurs suivants : une insuffisance de contrôle de la pathologie, comme dans une maladie auto-immunitaire ; un dépassement de notre capacité à réagir, comme dans une maladie infectieuse ; ou une mise en veilleuse, comme dans une tumeur.

Immunité innée versus immunité adaptative

Dans les grandes lignes, le système immunitaire comprend une composante naturelle – l’immunité innée – et une composante adaptative – l’immunité du même nom. La première, qui est partagée par l’ensemble des êtres humains, influence la qualité et l’intensité de la seconde, qui varie d’un individu à l’autre.

Une intervention thérapeutique touchant à l’immunité innée a l’avantage de bénéficier de caractéristiques universelles et d’être efficace pour l’ensemble de la population.

La grande majorité des traitements actuels en immunothérapie touche à l’immunité adaptative. Pour Jean-Marie Saint-Remy, Fondateur et Chief Scientific Officer d’Equaly, « ceci présente le désavantage d’entraîner d’importantes fluctuations d’efficacité et de toxicité entre patients. De plus, tout nouveau développement thérapeutique de ce type entraîne des coûts importants, ce qui décourage les efforts pour contrer les maladies rares. »

À l’inverse, estime notre interlocuteur, « une intervention thérapeutique touchant à l’immunité innée a l’avantage de bénéficier de caractéristiques universelles, de moduler la réponse adaptative et d’être efficace pour l’ensemble de la population. Il est possible d’intervenir au niveau inné tout en respectant la spécificité de la cible thérapeutique. »

Trois types d’action possibles

Une intervention thérapeutique touchant à l’immunité innée permet trois types d’action : augmenter une réponse immunitaire, par exemple pour contrer une infection virale ; prévenir une réponse immunitaire non désirée ; réprimer une réponse auto-immunitaire, par exemple afin d’arrêter l’évolution de maladies comme le diabète de type 1 ou la sclérose en plaques.

Jean-Marie Saint-Remy note aussi « qu’une immunité innée à titre de complément thérapeutique offre une autre voie possible pour l’élimination des cellules tumorales. Les traitements actuels visent à rétablir une immunité fonctionnelle, au risque de développer des réactions secondaires parfois catastrophiques. »

Le cas spécifique de l’hémophilie 

Maladie héréditaire, l’hémophilie correspond à l’impossibilité pour le sang de coaguler. En cas de saignement, l’écoulement ne peut pas s’arrêter ou très difficilement. L’hémophilie A est la plus fréquente et se caractérise par un déficit du facteur VIII de la coagulation sanguine.

Jean-Marie Saint-Remy : « Pour nous, il s’agit de proposer un facteur VIII qui ne provoque aucune réponse immunitaire mais aussi une thérapie génique où le vecteur viral nécessaire à l’intégration d’un gène fonctionnel est lui aussi ‘invisible’ au système immunitaire. En outre, une nucléase non-immunogénique viendra compléter cet arsenal thérapeutique par la mise à disposition d’une enzyme elle aussi indifférente au système immunitaire ; elle sera susceptible de ‘corriger’ sur place un gène non fonctionnel. »

Des thérapies au stade préclinique

Développées par Equaly, toutes les thérapies évoquées ci-dessus et ciblant l’immunité innée en sont aujourd’hui au stade préclinique. « Notre travail », précise le fondateur de l’entreprise, « est de développer des produits du niveau TLR 1 – une idée à développer – au niveau TLR 4 – soit le moment où l’on rentre en phase préclinique. »

« Dans le cas de certaines de ces thérapies, nous avons donc pu déterminer qu’elles fonctionnaient. Nous avons réalisé nos expériences essentiellement en milieu de culture mais aussi sur des animaux comme la souris. Ce que nous avons testé sur la souris s’est confirmé sur cellules humaines, tout simplement parce que l’immunité innée est partagée entre mammifères. »

Une intervention thérapeutique touchant à l’immunité innée permet trois types d’action : 

1. augmenter une réponse immunitaire
2. prévenir une réponse immunitaire non désirée
3. réprimer une réponse auto-immunitaire

Equaly – Innée – immunité

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