Home » Santé & Innovation » Maladies inflammatoires chroniques : les outils digitaux sont de précieux alliés
Santé & Innovation

Maladies inflammatoires chroniques : les outils digitaux sont de précieux alliés

Les maladies inflammatoires chroniques comprennent de nombreuses affections : la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Crohn, le psoriasis, la colite ulcéreuse, le rhumatisme psoriasique, etc. Le Professeur Serge Steinfeld, Chef du service de rhumatologie de la Clinique Saint-Jean, souligne toute l’importance du recours aux outils digitaux, tant pour les patients que pour les médecins.

Texte : Philippe Van Lil

Professeur Serge Steinfeld

Chef du service de rhumatologie

Clinique Saint-Jean

Que regroupent les maladies inflammatoires chroniques ?

Serge Steinfeld : « Il en existe plusieurs groupes et certaines maladies se chevauchent : l’arthrite rhumatoïde, l’arthrite psoriasique, les spondylarthrites – qui touchent la colonne et les articulations -, les pathologies associées à des maladies inflammatoires du tube digestif telles que la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse, etc. Pour faire simple, ces maladies touchent les articulations mais aussi parfois les tendons ou d’autres éléments en périphérie des articulations. Elles peuvent avoir un impact majeur sur la qualité de vie des patients. Ouvrir un bouton de chemise quand on a une arthrite rhumatoïde peut devenir un vrai défi. »

En quoi les innovations digitales permettent-elles de soulager le quotidien des patients ?

S. S. : « De grandes avancées dans ce domaine permettent aujourd’hui au patient de prendre lui-même en charge sa maladie. Devenir un véritable partenaire de sa maladie essentiel que c’est le patient qui y est confronté au quotidien dans sa vie sociale, professionnelle, etc., et que le médecin et les aides médicales ne peuvent pas être à ses côtés en permanence. Que ce soit sur smartphone, ordinateur ou tout autre système, les outils digitaux sont en quelque sorte des coachs digitaux. Ils permettent notamment au patient d’évaluer la progression de sa maladie ou d’obtenir des conseils en matière d’alimentation, d’activité physique, de gestion de la maladie et de la douleur, d’adaptation de son logement en fonction du type de maladie, etc. Ces applications peuvent aussi aboutir à des prises de décisions, en partenariat avec le médecin, pour mieux cibler le traitement. »

En quoi ces innovations digitales permettent-elles d’évaluer la progression de la maladie ?

S. S. : « Lorsqu’un patient voit son médecin tous les trois ou quatre mois, il se peut que sa maladie ait évolué dans ce laps de temps et qu’il ait fait l’une ou l’autre crise. Or, il est probable que lors de sa consultation, tout aille bien. Certains outils digitaux permettent au patient de remplir régulièrement un questionnaire à propos de sa douleur, de son état de fatigue, de l’impact de la maladie sur sa qualité de vie, etc. Reprenant diverses fluctuations éventuelles, ce questionnaire fournit finalement une série de renseignements importants, à la fois pour le patient et le médecin, afin de mieux prendre en charge la maladie et d’adapter le traitement. »

Vu les confinements successifs, on imagine que ces outils ont connu un vif succès durant la crise sanitaire…

S. S. : « Il y a eu effectivement une explosion du recours à ces outils, qui ont aussi permis aux médecins de suivre leurs patients à distance. Si la téléconsultation a nettement progressé, elle ne remplace toutefois pas la consultation physique, en particulier si le patient se porte mal. Malgré tout, quand il s’agit d’un simple suivi, la consultation à distance s’avère fort utile, notamment pour libérer du temps afin que les médecins puissent s’occuper des patients les plus problématiques. » 

Comment voyez-vous l’évolution de ces outils dans les années à venir ?

S. S. : « On ira sans aucun doute beaucoup plus loin, notamment en raison du développement sans cesse croissant de l’intelligence artificielle. L’étape ultime, ce serait le ‘médecin digital’ capable de répondre à toute une série de questions standard. Cela existe déjà aux États-Unis dans le domaine de la cardiologie. Il est cependant illusoire de penser que les médecins seront un jour totalement remplacés par des machines. »

Dr Sam Oddson

Chief Medical Officer
& Co-Founder

Sidekick Health : une plateforme
digital thérapeutique

Le Dr Tryggvi Thorgeirsson et moi-même avons réalisé très tôt dans notre carrière que nous serions confrontés à un raz-de-marée de maladies liées au mode de vie des patients. Ces affections causent énormément des souffrances inutiles, de handicaps ou encore de décès prématurés…Nous avons été témoins de leur impact dévastateur, non seulement sur les patients eux-mêmes mais aussi sur leurs familles.

Pour nous, il paraissait évident que nous ne disposions ni des outils ni de l’infrastructure nécessaires pour aider efficacement nos patients à s’attaquer aux racines de leur maladie. Une prise en charge brève et épisodique, souvent gourmande en ressources, ne fait pas avancer suffisamment les choses. Pour pouvoir intervenir efficacement sur le mode de vie d’un patient, des centaines d’interactions, un véritable suivi personnalisé et un retour d’information constants sont nécessaires.

Au même moment, l’essor des technologies « smart » a ouvert la possibilité de délivrer des soins personnalisés dans la vie quotidienne des gens. Tout cela s’est concrétisé en 2014, lorsque nous avons lancé notre plateforme thérapeutique numérique, Sidekick Health. Celle-ci combine les sciences cliniques et comportementales à la technologie afin d’améliorer la santé d’une manière beaucoup plus efficace que ce qui avait été possible jusqu’alors et ce, à grande échelle.

Aujourd’hui, la plateforme numérique Sidekick offre aux personnes souffrant de maladies chroniques telles que les maladies cardiaques, le cancer ou encore le diabète, la possibilité de recevoir un soutien personnalisé à chaque étape de leur parcours de traitement. Elle leur permet ainsi de modifier durablement leur comportement, les aide à mieux adhérer au traitement médical et, au final, à améliorer leur santé.

Article réalisé à la demande de Pfizer. Les propos recueillis par le journaliste n’engagent que l’interviewé.
| 211421 – décembre 2021

Next article