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Traitements & patient

Des progrès significatifs dans la lutte contre la polyarthrite

Les polyarthrites sont des maladies inflammatoires très diverses. Comme l’explique Patrick Durez, Rhumatologue et Chef de clinique aux cliniques universitaires Saint-Luc UCL, elles se soignent mais ne se guérissent pas. En 2013, Cap 48 a lancé un projet visant à mieux contrôler la maladie grâce à des diagnostics et traitements précoces. Les résultats sont encourageants…

Tekst: Philippe Van Lil

Patrick Durez

Rhumatologue et Chef de clinique

Saint-Luc UCL

Que sont les polyarthrites ?

Patrick Durez : « Il s’agit de maladies très hétérogènes qui ont des spectres de présentation extrêmement variables. La plus connue est la polyarthrite rhumatoïde, une maladie auto-immunitaire qui engendre une inflammation chronique dans les articulations. Celles-ci peuvent alors se détruire, engendrant un handicap irréversible. »

Il existe aussi des traitements biologiques ou ciblés très utiles pour contrôler la maladie mais ceux-ci ne sont pas accessibles en première ligne.

« Cette maladie complexe peut également atteindre des structures extra-articulaires comme les yeux ou les poumons. Elle touche entre 0,5 et 1 % de la population belge, principalement les femmes, essentiellement après la première grossesse et après la ménopause. »

En quoi consiste le projet de recherche médicale de Cap 48 ?

P. D. : « Il porte sur les polyarthrites chez les patients de moins de 50 ans, incluant également les arthrites de l’enfant, plus hétérogènes encore que chez l’adulte. Le projet vise à mieux analyser la polyarthrite débutante afin d’obtenir des diagnostics précoces, d’initier des traitements adaptés, de mieux contrôler la maladie et les inflammations, d’avoir moins de polyarthrites déformantes et donc de procurer une meilleure qualité de vie au patient. Parmi les nouveaux traitements, il y a des molécules orales sélectives que sont les inhibiteurs des Jak Kinases dont le Tofacitinib. »

Quels sont les traitements existants ?

P. D. : « Les traitement de fonds actuels sont quelque peu empiriques et agissent sur toutes les cellules du système immunitaire. À côté de cela, il existe aussi des traitements biologiques ou ciblés très utiles pour contrôler la maladie mais ceux-ci ne sont pas accessibles en première ligne. »

« Il faut bien comprendre que les polyarthrites sont des maladies du système immunitaire… dont le fonctionnement ressemble à un puzzle à 1000 pièces ! Dès lors, le clinicien a besoin de comprendre quels sont les principaux acteurs immunitaires qui déclenchent l’inflammation et l’entretiennent. »

Quels sont les résultats du projet ?

P. D. : « Le projet Cap 48 a permis de développer chez ces patients jeunes des techniques pour réaliser des prélèvements sanguins et synoviaux – là où se trouve l’inflammation. Après huit ans d’existence, il aboutit aujourd’hui à des diagnostics précoces et à l’on obtient une rémission chez 60 % des patients à six mois et au long cours. »

« Cela signifie que ces malades répondent bien aux traitements et ne développeront pas de polyarthrite déformante et handicapante. Malheureusement, quatre malades sur dix vivent encore avec cette maladie potentiellement active et évolutive. En conséquence, il faut poursuivre les efforts de recherches pour lutter contre cette maladie chronique. »

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