Le 14/09 dernier, nous célébrions la Journée de la dermatite atopique, une affection cutanée non-contagieuse présente chez 20% des nourrissons. Zoom sur les causes, symptômes et traitements.
Texte : Diane Theunissen
D’emblée, le Professeur Dominique Tennstedt, dermatologue, insiste sur le caractère génétique de la dermatite atopique. “On confond systématiquement la dermatite atopique et la dermatite allergique, alors que ce sont deux conditions très différentes (…) la cause de la dermatite atopique est essentiellement génétique : c’est une transmission de gênes qui ne sont pas bons, qui sont atopiques.”
Quels sont les symptômes ?
Les symptômes de cette condition sont nombreux. “Les critères majeurs sont assez simples à reconnaître : c’est d’une part du prurit, et d’autre part une chronicité. Suivant l’âge, l’endroit des lésions va également nous aider à identifier la maladie (…) au début, entre 3 mois et 2 ans, ce sont principalement les zones convexes qui vont être atteintes, comme les joues et le crâne.
“Entre 2 ans et l’adolescence, la maladie va toucher les plis des coudes et les plis des genoux. Après l’adolescence, la maladie touchera surtout les mains et parfois même l’ensemble du corps.” Les antécédents familiaux d’atopie comme la dermatite atopique, l’asthme et le rhume des foins sont aussi des indicateurs majeurs.
Symptômes
– Entre 3 mois et deux ans :
Prurit sur les joues et le crâne.
– Entre 2 ans et l’adolescence :
Prurit dans les plis des coudes et les plis des genoux.
– Après l’adolescence :
Prurit sur les mains et parfois même l’ensemble du corps.
Pour établir un diagnostic, il est également nécessaire de prendre en compte les critères mineurs tels que la sécheresse cutanée et un début précoce de la maladie, vers l’âge de 2 à 3 mois. “Le troisième critère mineur c’est une tendance aux infections cutanées. C’est logique : comme la peau est abîmée, et qu’elle chatouille, l’enfant se gratte et sa peau s’infecte.”
Comment traiter la dermatite atopique ?
Afin de prévenir les poussées de sécheresse cutanée et limiter les démangeaisons, il est recommandé d’appliquer une crème hydratante sur l’entièreté du corps, au moins une fois par jour, en principe le matin. “Les crèmes hydratantes empêchent l’eau du corps de s’évaporer à travers la peau : elles font barrière pour maintenir l’eau à l’intérieur des tissus,” explique notre interlocuteur.
Comment traiter?
– Appliquer une crème hydratante le matin sur l’entièreté du corps.
– Appliquer une crème corticoïdes le soir sur les zones infectées.
“Dans un deuxième temps, on va appliquer, le soir, une crème corticoïdes sur les zones infectées (…) à ce moment-là, c’est au dermatologue ou au médecin traitant de trouver la crème corticoïdes qui convient à l’enfant. Ceci dit, il ne faut pas en avoir peur : c’est ce qui va guérir et soulager au mieux l’enfant.”
On est en train de développer deux traitements qui pourraient merveilleusement aider les patients fortement atteints de dermatite atopique.
Malgré le taux élevé d’incidence auprès des enfants, 90% d’entre eux guérissent avant la puberté : “La maladie va complètement disparaitre, spontanément, qu’elle soit traitée ou pas. Pour les 10% restants, elle va se poursuivre à l’âge adulte de façon définitive. Là, ça peut devenir dramatique.”
Conscient des difficultés éprouvées par les patients adultes, le Pr. Dominique Tennstedt conclut : “La recherche de traitements est en pleine ébullition : on est en train de développer des anti-interleukines et des anti-JAK, deux voies qui pourraient merveilleusement aider les patients fortement atteints de dermatite atopique.”