Chaque automne, le virus respiratoire syncytial (VRS), plus connu sous le nom de virus de la bronchiolite, fait son retour. Il met en danger la vie de jeunes enfants et entraîne une suroccupation des services de pédiatrie. Heureusement, des traitements préventifs efficaces sont désormais remboursées en quasi-totalité. Les explications du Professeur David Tuerlinckx, Chef du service de pédiatrie, maladies infectieuses de l’enfant, au CHU UCL Namur, site de Dinant.
Professeur David Tuerlinckx
Chef du service de pédiatrie, maladies infectieuses de l’enfant, au CHU UCL Namur, site de Dinant.
On estime que plus de 90 % des enfants de moins de 2 ans vont être infectés par VRS. « Dans les cas plus sévères, ils éprouvent des difficultés à respirer et à s’alimenter, au point de finir aux soins intensifs jusqu’à 15 % des cas pour les enfants moins de 28 jours. Un séjour à l’hôpital s’avère alors nécessaire », déplore David Tuerlinckx.
Dans ce contexte, un traitement préventif s’avère indispensable. « On peut administrer un vaccin durant la grossesse, mais en tenant compte de la date théorique de l’accouchement pour l’administrer à temps, car la protection ne dure que 6 mois. Pour un enfant né en juin, il y aura eu déjà quatre mois de passés lors du pic épidémique en octobre ; la protection risque de ne pas durer toute la saison. »
Heureusement, une alternative existe : l’inoculation du nirsevimab, un anticorps monoclonal. Avantage : il peut être administré n’importe quand. « On peut le donner juste avant le pic épidémique , pour être certain que l’enfant soit à l’abri d’une forme grave de la maladie. » À partir de cette année, le produit est presque gratuit – 12 € au lieu de plus de 700 – pour les enfants nés entre le 1er avril 2024 et le 30 septembre. Il est disponible dans les services de pédiatrie ou peut être administré par votre pédiatre ou votre médecin traitant uniquement durant le mois d’octobre. Pour les enfants nés après fin septembre, l’administration se fera directement à la maternité.
Cette initiative salutaire place la Belgique parmi les pays pionniers en Europe dans la lutte contre le VRS. « Remercions vraiment tous les acteurs du domaine de la santé. Ils se sont démenés pour obtenir le remboursement quasi intégral de ces mesures de prévention », se réjouit notre interlocuteur.