Des bouffées de chaleur aux sautes d’humeur en passant par les douleurs articulaires, la ménopause peut causer toute une série de symptômes invalidants. Heureusement, des traitements existent. Explications du Docteur Serge Rozenberg, gynécologue au CHU Saint-Pierre et membre du conseil de la Belgian Ménopause Society.
Dr Serge Rozenberg
Gynécologue au CHU Saint-Pierre et membre du conseil de la Belgian Ménopause Society
Encore aujourd’hui, la ménopause reste un sujet tabou dans notre société. Ses symptômes, même les plus pénibles, sont généralement vécus dans la plus stricte intimité. Et ce, « probablement pour des raisons en partie culturelles », explique le Dr Rozenberg. « La ménopause est associée à la fi n de la fonction de reproduction. Et même si la place de la femme a évolué dans nos sociétés, la ménopause fait encore l’objet de raccourcis et porte encore souvent, malheureusement, une connotation négative. »
Une transition variable
« La ménopause se présente sous différents symptômes, dont l’intensité varie », explique le docteur. « Certaines femmes sont peu affectées, d’autres le sont bien avant la ménopause, ou après. Et les plus malchanceuses souffrent à la fois avant, pendant et après, pendant 10 à 15 ans ».
Si les symptômes les plus connus sont les bouffées de chaleur, la transpiration excessive ou la fatigue, « d’autres sont moins faciles à cerner », explique le spécialiste, « comme les troubles du sommeil ou de l’humeur, la difficulté de concentration, les douleurs articulaires, … Un autre symptôme souvent tabou touche à la sexualité, avec une sécheresse vaginale, des infections urinaires récurrentes ou encore une baisse de libido. »
Ces effets peuvent être très lourds à porter au quotidien, notamment dans le milieu professionnel. « Devenir rouge pivoine à cause d’une bouffée de chaleur en pleine présentation par exemple, est vraiment handicapant », illustre le gynécologue. Toutefois, il précise que « tous ces symptômes peuvent être liés à la ménopause, mais ne le sont pas forcément. La cinquantaine peut être un âge charnière, lors duquel les enfants quittent le foyer, l’on peut perdre ses parents ou encore traverser une crise de couple… Tous ces événements peuvent générer des effets similaires, et il faut y être attentif. »
S’il n’y a pas de contre-indication et si on est dans la tranche d’âge concernée, le premier choix est de prescrire un traitement hormonal, qui corrigera les symptômes.
Des traitements à la rescousse
« On soigne les symptômes à partir du moment où ils impactent fortement la qualité de vie de la patiente », explique le Dr Rozenberg. Multiples réveils nocturnes, transpiration excessive, sautes d’humeur qui altèrent jusqu’à votre personnalité sont autant de cas où un traitement est envisageable.
« La ménopause correspond à la fin de la production des hormones œstrogènes et progestérones. Or, ce manque peut provoquer non seulement les symptômes cités plus haut, mais aussi une perte de densité osseuse. Un traitement est donc indiqué soit en cas de symptômes altérant la qualité de vie, soit en cas d’ostéoporose. »
Oui, mais quel traitement ? « S’il n’y a pas de contre-indication et si on est dans la tranche d’âge concernée, le premier choix est de prescrire un traitement hormonal, qui corrigera les symptômes et permettra de maintenir la masse osseuse. Aujourd’hui, ces médicaments sont à base d’œstrogènes et de progestérone naturels et permettent de restaurer l’équilibre hormonal. Ils peuvent être prescrits oralement ou par voie transdermique (gel, spray, patch, …). Dans l’arsenal thérapeutique, il existe aussi d’autres alternatives en fonction des besoins individuels des patientes. Comme des traitements locaux, en cas de sécheresse vaginale par exemple. »