Home » Vivre avec le Cancer » Le microbiote, un allié anti-cancer ? ㅤ
sponsored

Le microbiote, un allié anti-cancer ? ㅤ

Le microbiote, plus communément appelé ‘flore intestinale’, joue un rôle primordial dans notre fonction intestinale et notre système immunitaire. Quelle est son influence ? Et comment en prendre soin ? Explications du Professeur Eric Van Cutsem, gastro-entérologue et spécialiste en oncologie digestive à l’UZ Leuven.

Au cœur d’une multitude de recherches, notamment dans la réponse aux traitements contre le cancer, le microbiote est indéniablement un allié santé. Mais que désignet-il, exactement ? « Le microbiote est l’ensemble des microorganismes (bactéries, virus, champignons, parasites) qui se trouvent dans un organe. On parle généralement du microbiote intestinal, que l’on appelle aussi fl ore intestinale  », explique le Professeur Van Cutsem. « Il varie fortement d’une personne à l’autre. Mais on peut considérer qu’il y a 100  billions de bactéries dans notre corps (la plupart dans l’intestin). »

Un boost immunitaire

« Le microbiote est très utile. Il nous aide à digérer ainsi qu’à produire une série de substances chimiques que nous ne pouvons pas produire nousmême, mais qui sont importantes dans la fonction intestinale et dans le système immunitaire  », poursuit le gastro-entérologue. «  Ces substances chimiques sont entre autres des vitamines, mais elles ont également toute une série de fonctions que nous ne connaissons pas encore. Elles ont probablement un lien avec le développement du cerveau (elles joueraient notamment un rôle dans nos émotions et dans la façon dont nous réfléchissons) et renforcent nos mécanismes de défense. Les bactéries du microbiote forment une barrière de défense contre des bactéries plus invasives », explique le Professeur.

Microbiote déséquilibré, cause de maladies

«  De nombreuses hypothèses établissent un lien entre le microbiote et certaines maladies  », affirme le Professeur Van Cutsem. «  C’est notamment le cas pour la maladie de Crohn, la colite ulcéreuse, l’obésité, le diabète de type 2. De nombreuses hypothèses semblent aussi démontrer qu’il joue un rôle dans certaines maladies psychiques et dans certains cancers. Mais il n’y a pas de preuve forte à ce sujet. De nombreuses recherches sont en cours. »

De nombreuses hypothèses semblent démontrer que le microbiote joue un rôle dans certains cancers. Des études sont en cours.

En cause du déséquilibre du microbiote ? « Un usage inadéquat d’antibiotiques peut y contribuer. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas employer des antibiotiques dans le cas d’infections bactériennes graves et sérieuses, mais qu’il ne faut pas en abuser. »

Le cercle vertueux du microbiote sain

À l’inverse, un microbiote sain jouerait un rôle bénéfique dans la réponse à certains traitements contre le cancer. « Certaines données démontrent que le microbiote pourrait influencer la réponse à l’immunothérapie dans certains cancers. Des études sont en cours. »

Pour renforcer son microbiote, « un mode de vie sain est le plus important. Faire suffi samment d’exercice physique, dormir suffisamment. Mais le facteur le plus important est une nourriture saine. Les bactéries intestinales adorent les fi bres. On les trouve dans les légumes, les fruits, les légumineuses et le pain complet. Une alimentation riche en sucreries et en aliments transformés n’est certainement pas favorable à un microbiote sain et ne favorise pas sa fonction vertueuse pour l’organisme. »

Probiotiques

Pour un microbiote sain, pensez également aux probiotiques. Ces bactéries amies jouent un rôle primordial dans le bon fonctionnement de l’intestin, pour le maintien d’une barrière intestinale efficace et pour contrecarrer l’adhésion des bactériocines et microorganismes pathogènes sur la muqueuse intestinale. Les probiotiques enrichissent le microbiote, rétablissent l’homéostasie de l’intestin et en améliorent la fonction. Le choix du probiotique est important : suivez les conseils de votre médecin ou de votre pharmacien pour trouver celui qui sera le plus adapté à vos besoins et dont les études cliniques ont prouvé l’efficacité.

Next article