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Contraception : le « sur-mesure » est de rigueur

Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise contraception. Son choix doit tout simplement répondre au profil spécifique de chaque patiente. Yannick Manigart, gynécologue-obstétricien et Chef de clinique au CHU Saint-Pierre, nous détaille les options aujourd’hui disponibles.

Yannick Manigart

gynécologue-obstétricien

CHU St-Pierre

Comment opérer le choix d’un moyen contraceptif ?

Yannick Manigart : « Le moyen le plus efficace est celui auquel on ne doit pas penser. Au-delà de ça, sélectionner une contraception adaptée nécessite en premier lieu d’avoir une bonne et longue discussion entre un médecin et sa patiente. Par exemple, certaines méthodes éliminent les règles mais cela ne convient pas à certaines patientes que cela pourrait inquiéter. La contraception peut également être cachée ou non, car elle peut poser problèmes vis-à-vis des parents d’une jeune fille ou vis-à-vis du compagnon d’une femme, par exemple. »

Sélectionner une contraception adaptée nécessite en premier lieu d’avoir une bonne et longue discussion entre un médecin et sa patiente.

Le choix dépend donc de multiples facteurs…

Y. M. : « Oui, à la fois culturels, sociaux, personnels et médicaux. En outre, la contraception en soi n’est pas toujours liée au fait de ne pas vouloir d’enfants. Par exemple, elle peut être liée à un traitement pour des saignements abondants, à des problèmes d’acné chez les jeunes femmes, à des symptômes de pilosité excessive, etc. »

Quelles sont les grandes classes de contraceptifs ?

Y. M. : « On distingue d’abord les contraceptifs hormonaux et ceux sans hormones. Parmi les premiers, il y a les oestroprogestatifs et les progestatifs. Dans le cas des oestroprogestatifs, il y a deux hormones et les femmes continuent d’avoir de ‘fausses’ règles, ce qu’on appelle des ‘saignements de privation’. L’oestrogène est présent essentiellement pour provoquer les règles et le progestatif est l’hormone à proprement parler contraceptive. Ce contraceptif peut être administré soit sous la forme de pilules quotidiennes, soit via un anneau vaginal agissant 3 semaines, soit via un patch à remplacer chaque semaine. Pour leur part, les progestatifs peuvent être administrés soit sous la forme de pilules à prendre au quotidien, soit sous la forme de produits injectables ou d’implants. Ils ne contiennent qu’une seule hormone et sont susceptibles de provoquer une absence de règles. »

La contraception n’est pas toujours liée au fait de ne pas vouloir d’enfants : elle peut être liée à un problème d’acné par exemple.

Qu’en est-il des contraceptifs sans hormones ?

Y. M. : « Il en existe un large choix : diaphragme, spermicide, cape cervicale, préservatif, mais leur efficacité est moins bonne et seul le dispositif intra-utérin au cuivre – ou stérilet – a une efficacité équivalente voire meilleure que les contraceptifs hormonaux. On y recourt parfois pour des raisons médicales. On évite en effet les oestroprogestatifs pour les patientes présentant des risques cardiovasculaires et thrombo-emboliques. Il en va de même pour les patientes souffrant de migraine avec aura. L’obésité ou le fait de fumer au-delà de 35 ans augmentent aussi les risques, surtout s’ils se combinent. »

Quelles sont les possibilités de contraception définitive ?

Y. M. : « Une femme qui est certaine de ne plus vouloir d’enfants peut soit se faire enlever les trompes, soit faire poser des clips sur ses trompes. Il est important de signaler, parce qu’on n’en parle pas assez, que les hommes peuvent également opter pour une stérilisation définitive appelée vasectomie, c’est-à-dire une opération mineure consistant à bloquer les canaux déférents qui transportent les spermatozoïdes à partir des testicules. C’est très pratiqué dans certains pays, moins chez nous. Cet acte médical est relativement sûr. On peut le pratiquer sous anesthésie locale, contrairement aux femmes, que l’on va stériliser et qui doivent être sous anesthésie générale et hospitalisées. Signalons aussi que la vasectomie n’a aucun effet sur l’érection, le volume de l’éjaculation ou le risque cancéreux. Et si l’homme a un doute, il peut toujours faire congeler du sperme avant l’intervention. »

À qui peut-on s’adresser pour obtenir des conseils ?

Y. M. : « En Belgique francophone, on peut obtenir de l’aide auprès des plannings familiaux. On peut aussi bien sûr s’adresser aux gynécologues et aux médecins généralistes formés à la contraception. »

Cette publication est rendue possible par Organon. Les opinions exprimées dans cet interview reflètent l’opinion indépendante et personnelle de Mr. Manigart et ne sont pas influencées par Organon.

BE-NON-110040 06/2022

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