Passer en revue une liste des innovations médicales récentes suffit à donner le tournis. Il subsiste pourtant une différence entre « possible » et « effectif ». « Aujourd’hui, les patients ne profitent encore que trop peu de ce dont nous sommes capables », nuance Marnix Denys, Managing director de la Fédération belge de l’industrie des technologies médicales (beMedTech).
Implants imprimés en 3D, chirurgie robotique, diagnostics étayés par l’intelligence artificielle… Autant d’innovations médicales qui frappent l’imagination. Sans parler des innovations qui semblent moins « futuristes », mais qui ont tout autant d’importance, à l’instar des apps qui aident les patients à mieux suivre leur traitement et à consulter des prestataires de soins à distance, des appareils qui leur permettent d’être soignés à domicile plutôt qu’à l’hôpital ou des tests qui fournissent un diagnostic rapide et fiable hors du laboratoire.
Santé et qualité de vie
Le point commun de toutes ces innovations ? Elles améliorent la santé et la qualité de vie de chacun d’entre nous. En prévenant la maladie ou en rendant une opération moins invasive, une maladie chronique plus supportable, la rééducation moins difficile ou un diagnostic plus précis.
Certaines innovations (I) ne font « que » remplacer ce qui existait déjà (E). Il suffit de remplacer E par I et le tour est joué : on peut parler de progrès. Mais bon nombre de solutions innovantes ne peuvent être (correctement) utilisées que si vous adaptez d’abord l’environnement de soins et les conditions d’utilisation.
Prenons l’hospitalisation à domicile. Pour que les patients puissent bénéficier pleinement des avantages de l’hospitalisation à domicile, plusieurs éléments sont nécessaires : des accords de suivi hospitalier, un cadre de qualité clair pour les soins à domicile, une collaboration continue entre les prestataires de soins primaires et l’hôpital, un système permettant d’accéder en permanence aux données médicales, un financement approprié…
Mise en œuvre
Nous arrivons donc au défi d’envergure auquel nous faisons actuellement face : la mise en œuvre des nouvelles solutions. La Belgique n’a rien à envier en matière de recherche et de développement. Mais même si les innovations peuvent sembler « acquises » aux yeux du grand public, les acteurs de terrain assistent à une réalité bien différente.
Notre principale mission n’est donc plus d’inventer davantage de nouvelles applications, mais de faire en sorte que notre environnement de soins de santé et ses règles soient prêts à ouvrir la route à l’innovation. Si nous y parvenons, nous ferons vite un vrai bond en avant.