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La sclérose en plaques, incurable aujourd’hui mais demain…

La SEP est une maladie chronique d’origine immunitaire responsable de lésions disséminées dans le système nerveux central (SNC). L’enfermement dans son diagnostic ne pourra être levé que par les progrès de la recherche biomédicale. 

Prof. Dr Christian Sindic

Président

Fondation Charcot-Vaincre la sclérose en plaques

Les causes précises de la SEP sont toujours inconnues. La maladie reste incurable même si elle peut être mise en rémission de longue durée chez un nombre croissant de patients. « Elle affecte environ 13.500 personnes en Belgique, dont 70 % de sexe féminin. Elle débute généralement entre 25 et 35 ans, mais elle commence avant l’âge de 18 ans chez 5 % des patients. Elle est familiale dans 10 % des cas », explique le Prof. Dr Christian Sindic, Président de la Fondation Charcot-Vaincre la sclérose en plaques.

Poussées inflammatoires

« La SEP débute chez 85 % des patients par une poussée inflammatoire responsable de symptômes neurologiques variables en fonction de la localisation des lésions. Chez 15 % des patients, la maladie apparaît de manière insidieuse et progressive, sous forme d’une faiblesse des membres inférieurs, ou sous forme de troubles de l’équilibre. Les formes avec poussées initiales peuvent se transformer après 10-20 ans en forme progressive sans poussées. Cependant une proportion significative de patients, jusqu’à 30 %, ne subiront que quelques poussées tout au long de leur vie avec des rémissions complètes ou partielles, et avec maintien d’une bonne qualité de vie 

La SEP débute chez 85 % des patients par une poussée inflammatoire responsable de symptômes neurologiques variables en fonction de la localisation des lésions.

 Les poussées sont beaucoup plus fréquentes en début de maladie et tendent à s’espacer avec le temps. Elles ne représentent que la pointe de l’iceberg, car de nombreuses lésions apparaissent dans le SNC à des endroits qui ne se manifestent pas par des signes cliniques. L’IRM cérébrale a révolutionné notre connaissance de la maladie en révélant des activités inflammatoires focales non ressenties par le patient et non détectables à l’examen neurologique. Elle permet aussi de visualiser une atrophie cérébrale dans les formes modérées à sévères.

La poussée inflammatoire détruit essentiellement la gaine de myéline, qui engaine les fibres nerveuses et qui permet une conduction rapide de l’influx nerveux. Cependant l’inflammation peut être plus agressive et sectionner la fibre nerveuse. Celle-ci va dégénérer en aval comme en amont et provoquer la mort de la cellule nerveuse. À ce jour, nous ne pouvons pas réparer les lésions provoquées par l’inflammation aiguë. Nos traitements sont essentiellement préventifs de nouveaux foyers inflammatoires et d’une extension de la maladie à des zones jusqu’alors indemnes. »

Nos traitements sont essentiellement préventifs de nouveaux foyers inflammatoires et d’une extension de la maladie.

Les signes cliniques extérieurs les plus visibles consistent généralement en des troubles de la marche par faiblesse des membres inférieurs, troubles de l’équilibre avec instabilité, troubles sensitifs avec zones insensibles parfois douloureuses, troubles de la vue, troubles sphinctériens avec perte de contrôle de la vessie. D’autres symptômes plus « invisibles » consistent en une moindre résistance à l’effort physique, une fatigue constante, des difficultés de concentration, des difficultés d’inhiber ses émotions avec irritabilité et nervosisme. »

C’est donc l’ensemble de ces symptômes dont il faut prévenir l’apparition par des traitements immunomodulateurs au long cours, à instaurer le plus rapidement possible, sauf exception, dès le début de la maladie.

Du temps et des moyens

« Les thérapies actuelles ont surtout comme objectif de freiner la maladie. Réparer les lésions ou les désactiver complètement n’existe aujourd’hui qu’au stade du laboratoire, mais pas encore au stade d’un médicament disponible. Et pour certaines formes de SEP, rien n’existe encore… Avec les connaissances et la technologie dont nous disposons aujourd’hui, avec les équipes de recherche disponibles, ce n’est qu’une question de temps, de persévérance et de moyens. »

La SEP en chiffre : 

Concerne 13.500 personnes en Belgique
– Cont 70 % de sexe féminin
– Elle débute généralement entre 25 et 35 ans

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