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Les patients diabétiques ont deux fois plus de risque de maladies cardiovasculaires

En Belgique, le diabète touche un adulte sur dix. Le Professeur Antoine Bondue, Président du Comité scientifique de la Ligue cardiologique belge, met en garde contre les risques accrus de maladies cardiovasculaires en présence d’un diabète.

Texte: Philippe Van Lil

Professeur
Antoine Bondue

Président du Comité scientifique

la Ligue cardiologique belge

Quelles sont les différences entre les diabètes de types 1 et 2 ?

Antoine Bondue : « Le diabète est une maladie associée à un trouble de la régulation du taux de sucre dans le sang, la glycémie. Le diabète de type 1 est dû à un défaut de sécrétion d’insuline et représente environ 10 % des patients diabétiques, surtout parmi les jeunes. Celui de type 2 est dû à une mauvaise utilisation du sucre par les cellules de l’organisme, lié à une résistance à l’insuline ; il concerne à peu près 90 % des diabétiques. »

Dans nos sociétés, environ 10 % des adultes souffrent de diabète.

« Malheureusement, du fait qu’il s’agit d’une maladie longtemps silencieuse, environ un diabétique sur deux n’est pas diagnostiqué. C’est alors à l’occasion de complications que le diagnostic est posé… lorsqu’il est souvent déjà fort tard pour agir ! »

Quel est le lien entre le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires ?

A. B. : « Il est très fort car de nombreux facteurs de risque sont partagés par les deux maladies. Notre alimentation, l’excès de poids et notre mode de vie – dont la sédentarité – en font partie. L’âge avancé et certaines composantes génétiques interviennent également. Une fois diabétique, on double son risque de maladies cardiovasculaires tels que des infarctus et des AVC. »

« À côté de ça, il y aussi les risques d’insuffisance cardiaque, de maladies valvulaires et d’insuffisance rénale. Aussi, après un événement cardiovasculaire, la prise en charge du patient diabétique doit être optimale : ces patients présentent plus de complications à la suite de procédures telles que des thromboses de stents, des re-sténoses de stents ou des occlusions de pontages coronaires. »

Les symptômes associés aux maladies cardiovasculaires sont-ils différents chez ces patients diabétiques ?

A. B. : « On retrouve le même spectre que les plaintes habituelles : douleur thoracique, essoufflement, etc. Néanmoins, chez les patients diabétiques, certains symptômes des maladies cardiovasculaires comme la douleur thoracique peuvent être atténués, voire totalement absents, menant parfois à des tableaux de ‘crise cardiaque silencieuse’. En cas d’insuffisance cardiaque, l’essoufflement est en revanche à l’avant-plan.»

Comment prévenir de tel risques ?

A. B. : « La plupart du temps, on ne peut éviter des complications cardiovasculaires chez ces patients que via un diagnostic précoce de leur diabète, couplé à une stratégie de suivi médical régulier, dont cardiologique et néphrologique. D’où l’importance de dépister tôt le diabète chez des personnes à risque. »

Il ne faut pas attendre d’avoir des signes d’appel d’une maladie cardiovasculaire pour consulter son médecin.

« Une fois qu’un patient est diagnostiqué diabétique, son médecin généraliste le référera automatiquement à un cardiologue. »

La prévention est donc le maître-mot…

A. B. : « La prévention primaire est en effet l’un des objectifs premiers de la Ligue cardiologique belge. À cet égard, nous insistons particulièrement sur la modification du mode de vie : activité physique, perte de poids, alimentation ‘saine’, cessation tabagique, etc. »

« On doit également contrôler d’autres facteurs de risque de maladies cardiovasculaires, comme l’hypertension, le taux de cholestérol et de lipides. De nos jours, nous avons les moyens de protéger les patients, avec des seuils et des cibles thérapeutiques adaptés à leur profil de risque, dont la présence d’un diabète. Aussi, de tout nouveaux traitements, développés au départ pour traiter le diabète, s’avèrent extrêmement efficaces pour l’insuffisance cardiaque et pour améliorer le risque cardiovasculaire global, ce qui est tout bénéfice tant pour les diabétiques que les non-diabétiques. »

Article réalisé à la demande de Boehringer Ingelheim. Les propos recueillis par le journaliste n’engagent que l’interviewé.

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