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Covid-19

Isolement et solitude : la crise du Covid-19 impacte la santé mentale

Pour beaucoup de personnes, la crise du Covid-19 est synonyme d’isolement, de solitude et d’inquiétude liée à leur santé. Comme le souligne le Dr Gérald Deschietere, ces éléments impactent la santé mentale.

Texte : Philippe Van Lil

Dr Gérald Deschietere, cliniques universitaires Saint-Luc UCL.

Dr Gérald Deschietere

Responsable de l’Unité de crise et d’urgences psychiatriques

Cliniques universitaires Saint-Luc UCL

En quoi la crise sanitaire impacte-t-elle la santé mentale ?

« Certaines personnes ont très bien vécu le confinement et le fait de ne pas devoir sortir de chez elles. Pour d’autres, il a été synonyme de manque d’air. Nous voyons énormément de gens anxieux, en demande d’aide et de soutien afin d’affronter toutes les questions générées par la crise. La fréquence des hospitalisations contraintes de patients gravement atteints sur le plan psychiatrique a nettement augmenté partout en Belgique depuis début avril. »

Les personnes en dépression en sont-elles toujours conscientes ?

« Non. C’est le propre de la santé mentale. L’appareil psychique est celui qui nous donne accès à la réalité. Quand il est en souffrance, les personnes ne se rendent pas toujours compte de leur trouble psychique. Ce sont d’ailleurs souvent des proches, des voisins ou des soignants qui en décèlent les symptômes. »

La difficulté majeure est souvent d’aider la personne à dépasser les sentiments de honte ou de culpabilité qu’elle ressent.

Quels sont précisément les symptômes avant-coureurs de la dépression ?

« Les premiers auxquels être attentif sont le changement du fonctionnement de la personne et la durée de son trouble. Mais il faut bien distinguer la dysthymie, qui est un trouble de l’humeur chronique et persistant, de la dépression clinique, qui est un trouble mental majeur. Chacun d’entre nous peut vivre un petit coup de blues ; ceci n’est pas le signe d’une dépression. Un épisode dépressif se matérialise par un affaissement de l’humeur sur au moins 15 jours, accompagné de tristesse, de difficultés à se concentrer, d’une perte ou d’une augmentation de l’appétit, de troubles du sommeil, etc. Dans les cas les plus graves, le patient peut présenter des idées suicidaires. »

Que préconisez-vous en pareils cas ?

« La première chose à faire, c’est d’aider la personne à rencontrer un professionnel – médecin généraliste ou psychologue – pour pouvoir étayer le diagnostic de dépression. La difficulté majeure est souvent d’aider la personne à dépasser les sentiments de honte ou de culpabilité qu’elle ressent du fait qu’elle ne maîtrise plus le monde dans lequel elle vit. En fonction de la sévérité du trouble, l’approche sera simplement psychothérapeutique ou, dans les cas les plus graves, médicamenteuse. »


Cette interview a été réalisé à la
demande d’Upjohn Srl. Les propos
recueillis par le journaliste
n'engagent que l'interviewé.
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